Dans les décombres d’une Syrie meurtrie par plus d’une décennie de guerre civile, un drame poignant se joue aujourd’hui : celui des familles de disparus, à la recherche désespérée de leurs proches engloutis par la répression brutale du régime Assad. Pour beaucoup, les fosses communes récemment découvertes représentent l’ultime espoir de faire la lumière sur le sort tragique de ces prisonniers.
Un pays hanté par les disparus
Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre dernier, un constat glaçant s’impose : des dizaines de milliers de prisonniers et de disparus demeurent introuvables. Un chiffre effroyable qui témoigne de l’ampleur des exactions commises pendant les 13 années de conflit qui ont ravagé le pays, faisant plus de 500 000 morts.
Ziad Aleiwi, chauffeur de la banlieue de Damas, incarne ce combat acharné des familles pour obtenir des réponses. Ses deux frères, arrêtés entre 2012 et 2014 tout comme quatre de ses cousins, restent portés disparus à ce jour. « J’ai cherché mes frères dans toutes les prisons, en vain », confie-t-il, la voix brisée par le chagrin et l’épuisement.
L’espoir des fosses communes
Face à l’absence de réponses des autorités, certains comme Ziad se tournent désormais vers les fosses communes, ces sinistres tranchées où reposeraient les corps de détenus morts sous la torture. Depuis la chute d’Assad, les signalements se multiplient, relatant des scènes insoutenables :
- Des tranchées profondes entourées de postes d’observation militaire,
- Des habitants fouillant régulièrement ces lieux de désolation,
- Des ossements affleurant çà et là à la surface du sol…
« Si des médecins légistes faisaient des recherches sur place, cela permettrait à beaucoup de personnes d’avoir l’esprit tranquille et d’arrêter d’espérer le retour d’un fils qui ne reviendra jamais », implore Ziad Aleiwi. Car pour ces familles meurtries, savoir enfin ce qu’il est advenu de leurs proches disparus est vital, même si la vérité est cruelle.
Le lourd tribut des prisons syriennes
Mais depuis la chute d’Assad, la déception est immense. Omar Al-Salmo, un responsable de la Défense civile, le confirme : « Depuis l’effondrement du régime, nous avons reçu plus d’une centaine d’appels nous indiquant la présence de fosses communes. Les gens pensent qu’à chaque site militaire, il en existe une. »
Le défi titanesque de l’identification
Retrouver et identifier les corps représente un défi colossal pour les équipes de la Défense civile qui tentent, avec des moyens limités, de répondre au mieux à la détresse des familles :
- Prélèvement d’échantillons ADN sur les restes humains découverts,
- Transfert minutieux des ossements dans des sacs numérotés,
- Tentatives de recoupement avec les signalements de disparition…
Un travail de fourmi rendu d’autant plus ardu par les années de silence et de dissimulation du régime syrien concernant le sort des détenus. D’où l’appel urgent lancé par Human Rights Watch aux nouvelles autorités pour « protéger et conserver les preuves, notamment celles présentes dans les fosses communes ».
Vers la vérité et la justice ?
Si la chute du régime Assad a fait naître un immense espoir, le chemin vers la vérité et la justice pour les familles de disparus s’annonce encore long et semé d’embûches. Les découvertes macabres se multiplient, comme ces 22 corps récemment exhumés par Mohammad Khaled sur sa ferme d’Izreh, réquisitionnée pendant des années par les services de renseignement.
Mais au-delà de la quête des corps, c’est tout un pays qui doit affronter les fantômes de son passé et panser les plaies béantes laissées par ce conflit fratricide. Car sans vérité, sans justice, comment envisager une reconstruction durable de la société syrienne ?
Pour Ziad, pour les milliers de familles syriennes endeuillées, l’espoir demeure. L’espoir qu’un jour, enfin, la lumière soit faite. L’espoir qu’à défaut de pouvoir serrer à nouveau leurs proches dans leurs bras, ils puissent au moins leur offrir une sépulture digne. Et ainsi, peut-être, commencer à faire leur deuil et à se reconstruire.
En 2022, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) estimait à plus de 100 000 le nombre de personnes ayant péri dans les geôles du régime depuis 2011, notamment sous la torture. Des actes assimilables à des « crimes contre l’humanité » pour de nombreuses organisations internationales.
Mais depuis la chute d’Assad, la déception est immense. Omar Al-Salmo, un responsable de la Défense civile, le confirme : « Depuis l’effondrement du régime, nous avons reçu plus d’une centaine d’appels nous indiquant la présence de fosses communes. Les gens pensent qu’à chaque site militaire, il en existe une. »
Le défi titanesque de l’identification
Retrouver et identifier les corps représente un défi colossal pour les équipes de la Défense civile qui tentent, avec des moyens limités, de répondre au mieux à la détresse des familles :
- Prélèvement d’échantillons ADN sur les restes humains découverts,
- Transfert minutieux des ossements dans des sacs numérotés,
- Tentatives de recoupement avec les signalements de disparition…
Un travail de fourmi rendu d’autant plus ardu par les années de silence et de dissimulation du régime syrien concernant le sort des détenus. D’où l’appel urgent lancé par Human Rights Watch aux nouvelles autorités pour « protéger et conserver les preuves, notamment celles présentes dans les fosses communes ».
Vers la vérité et la justice ?
Si la chute du régime Assad a fait naître un immense espoir, le chemin vers la vérité et la justice pour les familles de disparus s’annonce encore long et semé d’embûches. Les découvertes macabres se multiplient, comme ces 22 corps récemment exhumés par Mohammad Khaled sur sa ferme d’Izreh, réquisitionnée pendant des années par les services de renseignement.
Mais au-delà de la quête des corps, c’est tout un pays qui doit affronter les fantômes de son passé et panser les plaies béantes laissées par ce conflit fratricide. Car sans vérité, sans justice, comment envisager une reconstruction durable de la société syrienne ?
Pour Ziad, pour les milliers de familles syriennes endeuillées, l’espoir demeure. L’espoir qu’un jour, enfin, la lumière soit faite. L’espoir qu’à défaut de pouvoir serrer à nouveau leurs proches dans leurs bras, ils puissent au moins leur offrir une sépulture digne. Et ainsi, peut-être, commencer à faire leur deuil et à se reconstruire.
En 2022, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) estimait à plus de 100 000 le nombre de personnes ayant péri dans les geôles du régime depuis 2011, notamment sous la torture. Des actes assimilables à des « crimes contre l’humanité » pour de nombreuses organisations internationales.
Mais depuis la chute d’Assad, la déception est immense. Omar Al-Salmo, un responsable de la Défense civile, le confirme : « Depuis l’effondrement du régime, nous avons reçu plus d’une centaine d’appels nous indiquant la présence de fosses communes. Les gens pensent qu’à chaque site militaire, il en existe une. »
Le défi titanesque de l’identification
Retrouver et identifier les corps représente un défi colossal pour les équipes de la Défense civile qui tentent, avec des moyens limités, de répondre au mieux à la détresse des familles :
- Prélèvement d’échantillons ADN sur les restes humains découverts,
- Transfert minutieux des ossements dans des sacs numérotés,
- Tentatives de recoupement avec les signalements de disparition…
Un travail de fourmi rendu d’autant plus ardu par les années de silence et de dissimulation du régime syrien concernant le sort des détenus. D’où l’appel urgent lancé par Human Rights Watch aux nouvelles autorités pour « protéger et conserver les preuves, notamment celles présentes dans les fosses communes ».
Vers la vérité et la justice ?
Si la chute du régime Assad a fait naître un immense espoir, le chemin vers la vérité et la justice pour les familles de disparus s’annonce encore long et semé d’embûches. Les découvertes macabres se multiplient, comme ces 22 corps récemment exhumés par Mohammad Khaled sur sa ferme d’Izreh, réquisitionnée pendant des années par les services de renseignement.
Mais au-delà de la quête des corps, c’est tout un pays qui doit affronter les fantômes de son passé et panser les plaies béantes laissées par ce conflit fratricide. Car sans vérité, sans justice, comment envisager une reconstruction durable de la société syrienne ?
Pour Ziad, pour les milliers de familles syriennes endeuillées, l’espoir demeure. L’espoir qu’un jour, enfin, la lumière soit faite. L’espoir qu’à défaut de pouvoir serrer à nouveau leurs proches dans leurs bras, ils puissent au moins leur offrir une sépulture digne. Et ainsi, peut-être, commencer à faire leur deuil et à se reconstruire.