C’est une décision qui fait froid dans le dos. Le conseil départemental du Territoire-de-Belfort vient d’annoncer la fermeture définitive d’un foyer d’accueil pour enfants en difficulté, géré par l’association Epona. Cette mesure drastique fait suite à la découverte de graves dysfonctionnements mettant en péril la santé et la sécurité des jeunes résidents.
Un agrément dépassé et des enfants en danger
Selon des sources proches du dossier, l’établissement accueillait pas moins de 22 enfants, soit près du double de ce qu’autorisait son agrément. « Il n’y avait rien de complet », déplore Marie-France Cefis, vice-présidente du conseil départemental en charge de la protection de l’enfance. Au-delà de cet impressionnant sureffectif, ce sont surtout les conditions d’hébergement qui ont alerté les autorités.
Des fugues à répétition non signalées
Parmi les manquements relevés, on note de nombreuses fugues d’enfants qui n’ont jamais été signalées par la direction de l’établissement. Un silence coupable qui a fait courir de grands risques aux jeunes fugueurs livrés à eux-mêmes. D’autres dysfonctionnements inquiétants ont été rapportés :
- Absence de cadre éducatif sur site
- Insuffisance de dialogue avec les autorités de tutelle
- Mise en danger de la santé morale et physique des enfants
Une directrice visée par plusieurs plaintes
Le parquet de Belfort a confirmé l’ouverture d’enquêtes visant la directrice de l’établissement, suite à « plusieurs plaintes » déposées par des salariés à son encontre pour harcèlement moral et travail dissimulé. La responsable du foyer se retrouve donc sur la sellette.
Nous mettons les gamins à l’abri.
Marie-France Cefis, vice-présidente du conseil départemental
En attendant une solution pérenne, les 22 enfants seront relogés provisoirement dans une base nautique proche. Une opération délicate qui vise à les extraire au plus vite d’un environnement toxique et à leur offrir un nouveau départ. Le foyer d’accueil avait pourtant été créé en 2001 dans le noble but de venir en aide à des mineurs en grande difficulté sociale et familiale.
Un contrôle renforcé des structures d’accueil à prévoir
Ce triste épisode devrait inciter les pouvoirs publics à resserrer leur contrôle sur les maisons d’enfants à caractère social (MECS). Car au-delà du cas particulier d’Epona à Belfort, c’est tout le système de protection de l’enfance qui vacille quand de telles dérives sont mises au jour. Les jeunes accueillis dans ces structures sont déjà des êtres blessés par la vie. À nous, société, de leur offrir un avenir meilleur. Pas un nouveau traumatisme.