Une véritable bombe vient d’exploser sur la scène politique bolivienne. Evo Morales, figure emblématique et ex-président du pays andin, se retrouve dans la tourmente. La justice bolivienne a émis lundi un mandat d’arrêt retentissant à son encontre pour « traite d’être humain à l’égard d’une mineure ». Une affaire aussi complexe qu’explosive qui ne manque pas de faire des vagues.
Une liaison sulfureuse avec une adolescente
Selon les éléments du dossier, les faits remonteraient à 2015, lorsque Evo Morales était encore aux commandes de la Bolivie. L’ancien dirigeant aurait eu une relation intime avec une jeune fille de seulement 15 ans. De cette liaison serait née une fille en 2016, alors que Morales était toujours au pouvoir.
Pour le parquet, le scénario est clair : les parents de la mineure l’auraient enrôlée dans la « garde de jeunes » de Morales dans le seul but de gravir les échelons politiques et d’obtenir des avantages, en échange de leur fille. Un pacte sordide qui aurait donc conduit à ces accusations de traite d’être humain aggravée.
Un second mandat d’arrêt
Ce n’est pas la première fois que la justice s’intéresse à cette affaire embarrassante pour l’ex-homme fort de Bolivie. Un premier mandat d’arrêt avait déjà été délivré en septembre dernier par la procureure Sandra Gutiérrez. Mais un recours déposé par la défense de Morales avait permis de l’annuler in extremis.
Cette fois-ci, les choses semblent prendre une tournure plus sérieuse. Mme Gutiérrez a souligné la complexité de l’affaire, du fait de l’implication d’un ancien chef d’État qui nie farouchement les accusations. Elle a également révélé les difficultés rencontrées par les forces de l’ordre pour procéder à l’arrestation, face à la résistance acharnée des partisans de Morales.
Une « persécution judiciaire » orchestrée ?
Du côté du camp Morales, on crie au complot politique. L’ex-président, retranché dans son fief de l’État du Chapare, dénonce une « persécution judiciaire » orchestrée par le gouvernement de Luis Arce, son ancien allié devenu rival dans la course à l’investiture pour la présidentielle de 2025.
Ses avocats affirment que l’affaire a déjà été examinée et classée en 2020. Mais le parquet semble déterminé à aller jusqu’au bout cette fois-ci. Evo Morales risque une peine de 10 à 15 ans de prison s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Une affaire qui secoue la Bolivie
Cette affaire sulfureuse ne manque pas de faire trembler la scène politique bolivienne. Evo Morales, premier président amérindien de Bolivie, reste une figure majeure malgré sa chute en 2019 après des manifestations contestant sa réélection. Son parti, le MAS, est toujours au pouvoir avec Luis Arce.
Mais les deux hommes se livrent désormais une guerre fratricide pour le contrôle du parti et l’investiture en vue de la présidentielle. Cette affaire tombe donc à point nommé pour fragiliser Morales et l’écarter de la course.
Reste à savoir si la justice parviendra cette fois-ci à ses fins ou si l’ex-président réussira encore à déjouer les pièges qui se referment sur lui. Une chose est sûre, cette nouvelle secousse ne manquera pas de laisser des traces dans le paysage politique bolivien, déjà fortement polarisé.
Il est approprié d’émettre un mandat d’arrêt.
Sandra Gutiérrez, procureure bolivienne
L’affaire Evo Morales risque de connaître encore de nombreux rebondissements dans les semaines et mois à venir. La Bolivie retient son souffle face à ce scandale qui touche une de ses figures les plus emblématiques et controversées. La chute d’une idole ou un nouveau tour de force d’un animal politique hors norme ? L’avenir nous le dira.