En Bolivie, l’ancien président Evo Morales se retrouve au cœur d’une nouvelle polémique. Dimanche dernier, il affirme avoir été la cible d’une tentative d’assassinat alors qu’il circulait en voiture dans la région de Chapare. Selon lui, des “agents d’élite de l’État bolivien” seraient derrière cette attaque. Une version fermement démentie par le gouvernement actuel, qui évoque une simple “mise en scène”.
Evo Morales exige une enquête internationale indépendante
Face à ces accusations graves, Evo Morales monte au créneau. Il réclame l’ouverture d’une enquête internationale indépendante, pilotée par des instances régionales comme la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) ou encore l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique (ALBA). Pour l’ancien président, il est crucial de faire toute la lumière sur cet incident.
Mais le gouvernement bolivien, lui, campe sur ses positions. Le ministre de l’Intérieur Eduardo Del Castillo a directement accusé Evo Morales d’avoir orchestré l’opération dans le but de se faire passer pour une victime. Selon la version officielle, le convoi de l’ex-président aurait délibérément ignoré un contrôle de police anti-drogue, avant d’accélérer et d’ouvrir le feu, blessant un agent au passage.
Regain de tensions politiques en Bolivie
Cet incident ravive les tensions politiques en Bolivie, déjà vives depuis plusieurs semaines. En effet, malgré un jugement le disqualifiant, Evo Morales entend bien se présenter à l’élection présidentielle prévue en août 2025. Une ambition qui l’oppose frontalement à l’actuel chef de l’État Luis Arce, pourtant son ancien ministre de l’Économie.
Dans ce contexte, les partisans d’Evo Morales, majoritairement des paysans indigènes, bloquent les principales routes du pays depuis trois semaines. Ils réclament ni plus ni moins que la démission du président Arce. Leur mouvement de protestation a pris de l’ampleur après l’ouverture d’une enquête visant l’ancien président pour le “viol” d’une adolescente lorsqu’il était au pouvoir – des faits qui, s’ils étaient avérés, pourraient précipiter son arrestation.
Un pays au bord de la crise
Cette nouvelle affaire de tentative d’assassinat présumée ne fait qu’aggraver un peu plus la situation déjà tendue en Bolivie. Le pays, qui peine à trouver la stabilité politique depuis le départ forcé d’Evo Morales en 2019, semble à nouveau au bord de la crise.
Le président Luis Arce a promis de faire toute la lumière sur les événements de dimanche. Mais d’ores et déjà, son vice-ministre en charge de la Sécurité émet ouvertement l’hypothèse d’un “auto-attentat” orchestré par Evo Morales lui-même. Une supposition évidemment balayée par le principal intéressé.
Nous exigeons une enquête internationale et indépendante
– Evo Morales, ancien président bolivien
Alors que les accusations fusent d’un camp à l’autre, une chose est sûre : les prochaines semaines risquent d’être déterminantes pour l’avenir politique de la Bolivie. Entre les mouvements de protestation qui bloquent le pays, un ancien président qui refuse de s’effacer et un chef de l’État sous pression, le pays andin traverse assurément l’une des périodes les plus troubles de son histoire récente.