Un fait divers choquant a secoué la France ces dernières semaines : l’enlèvement d’un nouveau-né grand prématuré par ses propres parents dans une maternité de région parisienne. Une affaire très médiatisée qui s’est terminée par l’arrestation du couple aux Pays-Bas et l’inculpation du père pour des chefs d’accusation graves.
Un bébé de 17 jours enlevé par ses parents
Le 21 octobre dernier, un couple de jeunes parents a commis l’impensable : subtiliser leur bébé né avec deux mois d’avance de l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois où il était soigné, pour s’enfuir à l’étranger. Santiago, 17 jours à peine, avait besoin de soins constants du fait de sa grande prématurité. Son état de santé n’a pas empêché ses géniteurs âgés de 23 et 25 ans de l’arracher à l’équipe médicale, déclenchant une vague d’émotion et une traque internationale.
Une cavale de plusieurs jours
Pendant cinq longues journées, les forces de l’ordre et la population ont retenu leur souffle, espérant un dénouement heureux pour ce bébé vulnérable. Les parents et l’enfant ont d’abord été localisés en Belgique avant de poursuivre leur fuite aux Pays-Bas, semant les enquêteurs. Des alertes enlèvement ont été déclenchées dans les deux pays pour tenter de les retrouver au plus vite.
Arrestation à Amsterdam et mise en examen
C’est finalement dans un hôtel d’Amsterdam que le couple a été interpellé. Leur bébé, retrouvé sain et sauf, a immédiatement été pris en charge et rapatrié en France où il a été confié aux services de protection de l’enfance. La mère a rapidement accepté une procédure accélérée pour être remise aux autorités françaises. Libre mais sous contrôle judiciaire, elle a été mise en examen.
Le père, lui, avait dans un premier temps préféré une procédure longue aux Pays-Bas, repoussant son extradition. Il vient finalement d’être remis à la justice française ce jeudi. Présenté à un juge d’instruction, il a été inculpé pour enlèvement et séquestration d’un mineur de moins de 15 ans en bande organisée et privation de soins. En attendant un débat sur son placement en détention provisoire, il a été incarcéré.
La peur de perdre leur enfant
Que s’est-il passé dans la tête de ces jeunes parents pour en arriver à un tel acte? Leur avocat évoque « la peur » de se voir retirer leur bébé, après qu’un placement ait été évoqué par les services sociaux. Un entretien avait eu lieu avec l’hôpital le jour de l’enlèvement. Pour autant, rien ne saurait justifier de faire courir un tel danger à un nouveau-né fragile en le privant de soins vitaux.
Aujourd’hui, le bébé est en sécurité et se remet de ses débuts chaotiques dans la vie. Ses parents, eux, auront à répondre de leurs actes devant la justice. Le père encoure une lourde peine de prison ferme. Cette affaire dramatique illustre les dérives auxquelles peuvent mener la peur et l’instinct parental poussé à l’extrême. Elle soulève aussi des questions sur l’accompagnement des jeunes parents en difficulté.
