En France, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté tandis que 160 000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année. Face à ce constat alarmant, les associations de défense des droits des enfants se mobilisent et interpellent le nouveau gouvernement Bayrou. Elles attendent des actions concrètes et rapides pour enrayer cette crise majeure de la protection de l’enfance.
Un secteur en souffrance, des enfants en danger
La Dynamique pour les Droits des Enfants, qui rassemble 29 organisations, tire la sonnette d’alarme. Selon une source proche de ce collectif, la situation est catastrophique, notamment en Outre-mer. À Mayotte par exemple, ravagée par le cyclone Chido, presque un habitant sur deux est un enfant. Les associations dénoncent également :
- La crise dans le secteur de la protection de l’enfance
- Plus de 2000 mineurs contraints de vivre à la rue
- Le manque de moyens humains et financiers
- L’absence de priorité donnée à l’enfance dans les politiques publiques
Un ministère dédié ou un secrétariat d’État a minima
Pour faire face à l’ampleur des défis, ces organisations réclament la création d’un ministère de plein exercice dédié à l’enfance. À défaut, elles demandent a minima la nomination d’un secrétaire d’État, même si elles estiment que celui-ci n’aurait pas suffisamment de pouvoirs. Un haut-commissaire à l’enfance devrait également voir le jour courant janvier.
Il faut que ce ministère ait des administrations sous son autorité et qu’il puisse vraiment piloter les politiques publiques et faire changer les choses.
Coordinatrice de la Dynamique pour les Droits des Enfants
Des mesures attendues de toute urgence
Au-delà d’un ministère, les associations formulent plusieurs requêtes :
- Allouer des moyens conséquents aux secteurs de l’enfance en souffrance
- Apporter une réponse d’urgence adaptée aux mineurs à Mayotte
- Créer une délégation parlementaire aux droits des enfants au Sénat
- Faire participer les enfants aux décisions qui les concernent
- Relancer les comités interministériels à l’enfance
Contacté par nos soins, le nouveau gouvernement n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat. Les associations, elles, ne comptent pas relâcher la pression. Elles veulent un interlocuteur de poids, capable de porter leurs revendications au plus haut niveau de l’État. L’avenir de millions d’enfants en dépend.
L’enfance, grande oubliée des politiques publiques ?
Si le bilan du précédent quinquennat est mitigé sur la question, les organisations veulent croire que le nouveau gouvernement saura faire de l’enfance une priorité. Certaines mesures initiées par Élisabeth Borne vont dans le bon sens, à l’image des comités interministériels, mais peinent à s’inscrire dans la durée.
Une chose est sûre, l’heure n’est plus aux demi-mesures ni aux effets d’annonce. Face à l’urgence de la situation, les enfants de France ont besoin d’un sursaut et d’un engagement fort de l’État. Les associations sont déterminées à faire entendre leurs voix et à obtenir des avancées concrètes. Le gouvernement Bayrou est prévenu, il sera attendu au tournant sur ce dossier brûlant de la protection de l’enfance.