Alors qu’une crise politique sans précédent menace la France, le président Emmanuel Macron semble imperturbable. Loin des tourments de l’Assemblée nationale, il poursuit sa visite diplomatique en Arabie saoudite, arpentant les ruines antiques de la cité nabatéenne d’Hégra comme si de rien n’était.
Lunettes de soleil sur le nez, le président français est descendu d’hélicoptère pour visiter ce joyau archéologique situé dans l’oasis d’Al-Ula. Un projet touristique pharaonique de 20 milliards de dollars, cher au prince héritier Mohammed ben Salmane et soutenu par la France. Les enjeux économiques sont de taille pour l’Hexagone.
Un Contraste Saisissant avec la Situation à Paris
Pendant ce temps, à plus de 4000 km de là, l’Assemblée nationale s’apprête à voter une motion de censure qui devrait, sauf surprise, faire chuter le gouvernement de Michel Barnier. Une crise politique inédite sous la Ve République. Pourtant, le président Macron semble vouloir rester au-dessus de la mêlée.
Je ne peux pas croire au vote d’une censure.
Emmanuel Macron, depuis l’Arabie Saoudite
Une sérénité affichée qui tranche avec la gravité du moment. Car si la motion est adoptée, c’est tout l’exécutif qui sera fragilisé, à commencer par le Premier ministre Michel Barnier, pressenti pour être remplacé en urgence.
Garder le Cap Malgré la Tempête
Mais pour l’heure, le chef de l’État semble déterminé à ne pas se laisser perturber par ces turbulences politiques. Entouré de plusieurs ministres dont Sébastien Lecornu aux Armées, il joue la carte de la continuité et de la solidité des institutions.
- La censure « fait partie des outils de la Ve République » selon Macron
- Il balaie les appels à sa démission, qualifiés de « politique-fiction »
- Le président assure que la France a « une économie forte » malgré la crise
Un message rassurant donc, à l’attention des Français comme des marchés financiers qui redoutent une instabilité politique. Reste que cette crise tombe au plus mal, alors que les dossiers brûlants s’accumulent, de la réforme des retraites au pouvoir d’achat.
Un Retour Précipité à Paris
Malgré cet affichage serein, Emmanuel Macron a dû écourter son voyage. Initialement prévu sur 48h, le programme a été revu pour permettre au président d’être de retour à Paris en fin de journée, au moment où tombera le verdict des députés.
Un timing serré qui l’a conduit à avancer sa visite des ruines d’Hégra, merveille archéologique sans doute éclipsée dans l’esprit présidentiel par les enjeux du moment. Mais l’image restera: celle d’un Emmanuel Macron arpentant le désert saoudien pendant que le feu couve à l’Assemblée nationale.
Une façon aussi de rappeler que la politique étrangère reste une priorité, crise ou pas crise. Et que la France doit tenir son rang sur la scène internationale, même quand la tempête gronde à l’intérieur de ses frontières. Un pari risqué à l’heure où certains lui reprochent déjà un certain déni des réalités.
Après la Censure, la Dissolution ?
Car une fois de retour au pays, Emmanuel Macron devra bien affronter la réalité d’un exécutif affaibli et d’une majorité relative plus fragile que jamais. Avec en ligne de mire la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée, arme ultime pour tenter de retrouver une majorité plus nette.
Un scénario que le président jugeait encore improbable il y a quelques jours. Mais qui pourrait s’imposer comme une nécessité au vu du niveau de blocage atteint au Parlement. Avec le risque d’un nouveau scrutin à hauts risques pour la majorité présidentielle.
En attendant, Emmanuel Macron joue la montre et la sérénité, loin des tempêtes parisiennes. Une stratégie payante pour rassurer les Français ? Ou un dangereux déni des réalités politiques du moment ? La réponse dans les prochaines heures, qui s’annoncent décisives pour l’avenir du quinquennat.