Les élections se suivent et se ressemblent pour certains candidats fraîchement élus au Parlement européen. Alors qu’ils viennent à peine de célébrer leur victoire aux européennes du 9 juin dernier, les voilà déjà repartis en campagne pour les législatives anticipées. Un enchaînement électoral qui bouscule les plans mais offre aussi de nouvelles opportunités politiques.
Une dissolution qui change la donne
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, une heure seulement après les résultats des européennes, a pris de court plus d’un candidat. Alors qu’ils pensaient pouvoir souffler et se consacrer à leur nouveau mandat européen, certains ont décidé de se relancer immédiatement dans la bataille des législatives.
C’est notamment le cas au Rassemblement national, où pas moins de huit eurodéputés sur les trente élus de la liste emmenée par Jordan Bardella ont choisi de repartir en campagne dans leur circonscription. Parmi eux, des figures comme Anne-Sophie Frigout dans la Marne ou Virginie Joron dans le Bas-Rhin.
Une “continuité” entre les deux scrutins
Pour justifier ce choix, Anne-Sophie Frigout invoque une “continuité” entre les européennes et les législatives. Arrivée en huitième position sur la liste RN, cette novice en politique assume de “poursuivre le combat” à l’Assemblée, avec l’objectif de porter les thématiques de campagne de son parti au niveau national.
Je vois une continuité entre la campagne des européennes et celles des législatives.
Anne-Sophie Frigout, eurodéputée RN
Des candidatures opportunistes ?
Mais tous ne voient pas d’un bon œil ces candidatures express. Certains y décèlent un certain opportunisme politique, voire un manque de respect envers les électeurs. Être élu au Parlement européen pour aussitôt le quitter et briguer un autre mandat peut en effet prêter à confusion.
La question du cumul des mandats se pose également. Si rien n’interdit sur le papier d’être à la fois député européen et national, cela soulève des interrogations sur la capacité à assumer pleinement ces deux fonctions en parallèle. Un vrai casse-tête en perspective pour les “cumulards” en herbe.
Un calendrier électoral inédit
Il faut dire que le calendrier électoral totalement chamboulé offre un terrain de jeu inédit aux partis politiques. Jamais deux élections d’une telle importance n’ont été organisées dans un intervalle aussi resserré sous la Ve République. De quoi bousculer les stratégies et pousser certains à tenter un “coup double” dans les urnes.
- 9 juin 2024 : élections européennes
- 16 juin 2024 : dissolution de l’Assemblée nationale
- 23 et 30 juin 2024 : élections législatives
Alors servir deux maîtres ou choisir son camp ? Pour ces eurodéputés en embuscade, répondre à cette question épineuse sera l’un des nombreux défis d’une séquence électorale aussi intense qu’inédite. Verdict très bientôt dans les urnes.