C’est une bien triste découverte qu’ont fait les forces de l’ordre ce samedi à Ris-Orangis, en Essonne. Alertés par des proches inquiets, les gendarmes sont intervenus au domicile d’un couple de personnes très âgées. Sur place, ils ont retrouvé les corps sans vie des deux octogénaires. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’hypothèse d’un féminicide suivi d’un suicide est privilégiée.
Une scène de crime qui en dit long
D’après une source proche du dossier, la femme âgée de 94 ans présentait un impact de balle à la tempe. Quant à son époux de 89 ans, il a été découvert avec une arme à feu, un fusil de chasse, pointée sous son menton. Les gendarmes n’ont constaté aucune trace d’effraction au domicile et une enveloppe, dont le contenu n’a pas été divulgué, a été saisie sur les lieux du drame.
Les circonstances précises restent à déterminer mais le scénario d’un mari mettant fin aux jours de son épouse avant de se donner la mort semble se dessiner.
Un enquêteur sous couvert d’anonymat
Le spectre des violences conjugales
Si elle venait à se confirmer, cette affaire viendrait allonger la liste déjà trop longue des féminicides conjugaux. En 2023, 96 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint selon les chiffres officiels. Des drames qui touchent tous les milieux sociaux et toutes les générations, y compris les plus âgées comme le montre ce fait divers.
Car si les violences au sein du couple sont encore trop souvent considérées comme l’apanage des « jeunes », force est de constater que les seniors n’en sont pas épargnés. Isolement, dépendance, perte d’autonomie sont autant de facteurs de vulnérabilité supplémentaires pour ces victimes âgées.
Une enquête pour comprendre l’incompréhensible
Le parquet d’Evry a ouvert une enquête pour homicide par conjoint afin de faire toute la lumière sur ce drame familial. Les investigations vont tenter de retracer les derniers instants du couple et de comprendre ce qui a pu pousser cet homme de près de 90 ans à un tel geste fatal.
L’entourage du couple, sous le choc, sera entendu par les enquêteurs. Y avait-il des signes avant-coureurs ? Des violences antérieures passées sous silence ? L’autopsie des corps et l’analyse des éléments saisis au domicile apporteront peut-être des réponses.
Briser le silence
Au-delà du drame humain, cette affaire illustre une fois de plus l’ampleur du fléau des violences conjugales dans notre société. Un fléau contre lequel associations, pouvoirs publics et citoyens se mobilisent mais qui continue de faire trop de victimes.
Face à ces violences, souvent exercées dans le huis clos familial, il est crucial de libérer la parole des victimes. Leur faire comprendre qu’elles ne sont pas seules, qu’elles n’ont pas à avoir honte ou à se sentir coupables. Des dispositifs existent pour les accompagner, les mettre en sécurité et les aider à se reconstruire.
Aucune violence n’est excusable. Aucune victime n’est responsable. Le combat contre les violences faites aux femmes doit être l’affaire de tous.
Un responsable associatif
En attendant d’en savoir plus sur le drame de Ris-Orangis, ayons une pensée pour cette femme de 94 ans qui a perdu la vie dans des circonstances encore troubles. Et mobilisons-nous pour que de telles tragédies ne se reproduisent plus. Les violences conjugales n’ont pas d’âge, il est temps d’en prendre conscience.