Les drames familiaux font trop souvent la une de l’actualité. Ce mercredi 28 août, c’est la ville de Metz qui a été le théâtre d’un nouveau féminicide. Une femme d’une quarantaine d’années a été retrouvée mortellement blessée par arme blanche à son domicile. Son ex-conjoint, déjà connu des services judiciaires pour des faits de violences conjugales, a été interpellé et placé en garde à vue.
Un drame de plus dans un contexte alarmant
Ce meurtre s’inscrit malheureusement dans une sinistre série. En 2021, 122 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en France selon les chiffres officiels. Et l’année 2022 n’a guère été plus reluisante avec 118 féminicides recensés. Des statistiques glaçantes qui illustrent l’ampleur de ce fléau de société.
En moyenne, une femme meurt tous les trois jours, victime de son partenaire ou ex-partenaire
– Rapport du Ministère de l’Intérieur
Face à ces drames à répétition, les associations féministes tirent la sonnette d’alarme depuis des années et réclament des mesures fortes de la part des pouvoirs publics. Car trop souvent, malgré des signalements et des plaintes, le pire n’a pas pu être évité.
Un auteur déjà connu pour violences
Dans le cas du drame de Metz, l’auteur présumé était déjà connu des services judiciaires pour des faits de violences intrafamiliales. Un profil hélas classique parmi les auteurs de féminicides. Selon les experts, dans 41% des cas, la victime avait déjà subi des violences de la part de son agresseur. Des chiffres qui interrogent sur l’efficacité de la prévention et de la protection des victimes.
Il est urgent d’améliorer le dépistage des situations à risque et le suivi des conjoints violents
– Marie Cervetti, directrice de l’association “Une femme, un toit”
Indignation et appels à l’action
Comme à chaque nouveau féminicide, c’est un sentiment de colère et de révolte qui domine au sein des associations et de l’opinion publique. Beaucoup dénoncent l’inaction des pouvoirs publics face à ce qui s’apparente à une véritable hécatombe :
- Des campagnes de sensibilisation insuffisantes
- Des moyens dérisoires alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes
- Une formation des forces de l’ordre perfectible
- Une réponse pénale jugée trop clémente
Face à ce constat, les militants réclament un véritable plan Marshall avec à la clé des moyens renforcés pour mieux protéger les victimes, sanctionner les agresseurs et faire évoluer les mentalités. Car pour enrayer cette spirale mortifère, c’est une mobilisation de toute la société qui est nécessaire.
Cellule psychologique et enquête en cours
A Metz, l’heure est au deuil et au recueillement. Une cellule psychologique a été mise en place pour accompagner la famille et les proches de la victime. La police judiciaire poursuit ses investigations pour faire toute la lumière sur ce drame et établir les responsabilités de chacun. L’ex-conjoint et sa nouvelle compagne, interpellés sur les lieux, sont toujours entendus par les enquêteurs.
À travers ce énième féminicide, c’est toute la société française qui est endeuillée et interpellée. Les mots et les promesses ne suffisent plus, des actes forts et rapides sont attendus pour que le compteur macabre cesse enfin de tourner. En mémoire de cette mère de famille messine et de toutes celles tombées avant elle sous les coups de leur bourreau.
