ActualitésPolitique

Didier Guillaume, ex-ministre de l’Agriculture, décède à 65 ans

Didier Guillaume, ancien ministre de l'Agriculture et figure du Parti socialiste, nous a quittés ce vendredi à 65 ans des suites d'une maladie. Retour sur le parcours de cet homme politique passionné qui a marqué de son empreinte le paysage politique français et monégasque...

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce vendredi le décès de Didier Guillaume, ancien ministre de l’Agriculture et figure marquante du Parti socialiste. Âgé de 65 ans, il a été emporté par la maladie alors qu’il occupait depuis juin 2024 les fonctions de ministre d’État de la Principauté de Monaco.

Un engagement politique précoce et passionné

Didier Guillaume a fait ses premiers pas en politique dès sa jeunesse, en soutenant activement la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981. Cet engagement marquera le début d’une longue et riche carrière au sein du Parti socialiste.

Élu local indéfectible dans son fief de la Drôme, il y enchaînera les mandats : conseiller général, président du conseil général de 2004 à 2015… Son ancrage territorial ne l’empêchera pas de s’investir au niveau national, en tant que sénateur à partir de 2008, puis vice-président et président du groupe socialiste au Sénat.

Un soutien de la première heure à Emmanuel Macron

Lors de la primaire socialiste de 2017, Didier Guillaume s’engage aux côtés de Manuel Valls dont il dirige la campagne. Malgré la défaite de son champion, il choisit de soutenir le projet d’Emmanuel Macron et appelle le PS à s’inscrire « dans la majorité présidentielle », sans succès.

Son ralliement sera récompensé en octobre 2018 lorsqu’il est nommé ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le gouvernement d’Édouard Philippe, poste qu’il occupera jusqu’en juillet 2020. Pendant la crise du Covid-19, il se distingue en appelant les Français à venir prêter main forte aux agriculteurs, formant une « grande armée de l’agriculture ».

Un nouveau défi monégasque

Après avoir quitté la vie politique hexagonale, celui qui était perçu comme un « poids lourd » du PS rebondit en juin 2024. Le prince Albert II de Monaco le choisit alors pour occuper le poste stratégique de ministre d’État, équivalent d’un Premier ministre.

La Principauté salue aujourd’hui « un homme solide et généreux », « un humaniste au plein sens du terme », qui aura marqué de son empreinte son bref passage sur le Rocher. Le Premier ministre François Bayrou a également rendu hommage à Didier Guillaume, soulignant « sa passion pour la politique au service des autres ».

Un héritage politique significatif

Au-delà des postes occupés, Didier Guillaume laisse le souvenir d’un homme de convictions, profondément attaché aux valeurs de la gauche et à la social-démocratie. Son parcours illustre aussi les bouleversements connus par le PS ces dernières années, entre la tentation d’un rapprochement avec Emmanuel Macron et la volonté de maintenir une identité propre.

Sa disparition brutale suscite une vive émotion dans la classe politique, au-delà des clivages partisans. De nombreux responsables saluent un « homme de dialogue », un « serviteur de l’État » qui aura consacré sa vie à la chose publique, avec passion et détermination.

Didier Guillaume laissera une trace durable dans l’histoire politique française et monégasque. Son engagement, sa fidélité à ses idéaux et son sens du service resteront comme autant de marqueurs d’une personnalité singulière, qui aura traversé quatre décennies de vie publique avec constance et dignité.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.