Dans les territoires palestiniens occupés par Israël, les agressions de colons se multiplient, loin des caméras. Notre reporter s’est rendu dans la vallée du Jourdain où les paysans font face à un harcèlement incessant, qui passe souvent inaperçu.
Une vie sous tension permanente
Kherbeit ed-Deir, un hameau perdu au fin fond de la vallée du Jourdain. Une poignée de familles d’agriculteurs palestiniens y vivent chichement, dans des conditions précaires. Malgré leur isolement, ils n’échappent pas à la violence des colons israéliens qui occupent illégalement la Cisjordanie.
Si les descentes musclées dans les villages et les mises à sac font parfois les gros titres, c’est le plus souvent un harcèlement quotidien qui est le lot des Palestiniens. Surtout depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier, les tensions sont exacerbées.
À Gaza, les gens meurent brutalement. Nous, nous mourrons lentement.
Un paysan de la vallée du Jourdain
Récoltes saccagées et intimidations constantes
Sous un soleil de plomb, les fellahs tentent de cultiver leurs lopins. Mais régulièrement, les colons vandalisent les cultures et effraient les ouvriers agricoles. Un climat de peur règne.
Les forces israéliennes, censées maintenir l’ordre, ferment le plus souvent les yeux sur les agissements des colons. Pire, elles imposent des restrictions d’accès aux paysans, les empêchant de rejoindre leurs champs.
Le désespoir en héritage
Privés de ressources, harcelés en permanence, de nombreux Palestiniens sont acculés. Beaucoup finissent par quitter leurs villages pour tenter leur chance ailleurs. Un exode forcé qui semble faire le jeu de la colonisation israélienne.
Malgré tout, certains s’accrochent et refusent d’abandonner leurs terres. Mais ils craignent de n’avoir que la misère et la peur à léguer à leurs enfants, dans une vallée du Jourdain quadrillée par l’occupation.
Un conflit assymetrique, une violence du quotidien dont on parle peu. Pourtant, dans ces territoires palestiniens morcelés, c’est tout un peuple qui continue de subir les conséquences d’une occupation qui ne dit pas son nom.
