Un véritable drame se déroule actuellement au Mozambique. Selon les dernières informations communiquées par l’Institut de gestion des risques et désastres du pays, le bilan humain suite au passage du cyclone Chido ne cesse de s’alourdir. On dénombre désormais au moins 120 morts et près de 900 blessés dans ce pays d’Afrique australe déjà durement éprouvé par les catastrophes naturelles.
Une province particulièrement touchée
C’est la province de Cabo Delgado, située dans le nord du Mozambique, qui paie le plus lourd tribut avec 110 morts et l’écrasante majorité des dégâts. Selon les autorités, environ 500 000 personnes seraient touchées rien que dans cette région sur les près de 700 000 sinistrés au total dans le pays. Des images déchirantes capturées par l’Unicef témoignent de l’ampleur de la dévastation :
- Cases aux toits de tôles arrachés
- Palmiers déracinés et couchés au sol
- Bâtiments en dur amputés de leur toiture
Le Mozambique, une exposition particulière aux événements climatiques extrêmes
Malheureusement, cette catastrophe n’est pas un cas isolé pour le Mozambique. De par sa situation géographique le long de l’océan Indien, le pays est fréquemment frappé par des événements météorologiques dévastateurs. Les exemples récents ne manquent pas :
- En 2019, les cyclones Idai et Kenneth avaient causé 700 morts et des millions de sinistrés.
- L’an dernier, le Mozambique figurait parmi les pays les plus touchés par la pire sécheresse en Afrique australe depuis un siècle.
Selon le Programme alimentaire mondial, pas moins de 26 millions de personnes se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë dans la région suite à cette sécheresse.
Un pays en proie à l’instabilité politique
Pour ne rien arranger, le Mozambique traverse actuellement une crise politique post-électorale sans précédent. La contestation des résultats proclamant vainqueur Daniel Chapo, candidat du parti historique au pouvoir, a déjà provoqué 130 morts dans cet État lusophone. Le futur président, qui doit normalement être investi le 15 janvier si le Conseil constitutionnel valide son élection, s’est rendu dans les zones sinistrées. Lors d’une intervention à la télévision publique, il a lancé un appel à la solidarité en exhortant « tous les districts » à fournir « nourriture et vêtements » aux populations touchées.
Les pays voisins également impactés
Le Mozambique reste pour l’instant le pays le plus meurtri par le passage du cyclone Chido. Mais les territoires voisins n’ont pas été épargnés:
- À Mayotte, petit archipel français, on déplore 35 morts et quelque 2500 blessés selon un bilan du ministère de l’Intérieur qui pourrait encore s’alourdir. Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs décrété une journée de deuil national.
- Les Comores, qui revendiquent la souveraineté sur Mayotte, ont pour leur part observé une semaine de deuil national. Si aucun décès n’est à déplorer directement sur leur sol, de nombreux ressortissants comoriens vivaient dans les bidonvilles dévastés de Mayotte.
- Au Malawi, où la dépression s’est ensuite enfoncée en perdant de son intensité, le bilan définitif fait état de 13 morts et près de 30 blessés.
Face à l’ampleur de cette tragédie, la solidarité internationale doit plus que jamais se mobiliser. Le Mozambique et les pays touchés auront besoin d’une aide d’urgence conséquente pour secourir les populations et entamer la reconstruction. Mais au-delà, c’est un soutien sur le long terme qui s’avère indispensable pour renforcer la résilience de cette région particulièrement exposée aux catastrophes climatiques. Un nouveau défi majeur à l’heure où les dérèglements du climat promettent de frapper de plus en plus durement les pays les plus vulnérables…