ActualitésInternational

Crise politique en Corée du Sud : le président Yoon fait face à la destitution

La Corée du Sud est plongée dans une grave crise politique. Le président suspendu Yoon Suk Yeol fait face à son procès en destitution. Découvrez les dessous de cette affaire qui secoue le pays...

La Corée du Sud traverse l’une des plus graves crises politiques de son histoire récente. Au cœur de la tourmente : le président Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions et aujourd’hui jugé pour « sédition ». Retour sur les évènements qui ont mené à ce procès en destitution sans précédent.

L’imposition controversée de la loi martiale

Tout commence le 3 décembre dernier, lorsque Yoon Suk Yeol décrète la loi martiale sur l’ensemble du territoire sud-coréen. Une décision choc, prise selon lui face à une supposée « fraude électorale » lors des législatives d’avril 2024, qui ont vu l’opposition remporter une écrasante majorité à l’Assemblée nationale.

Le président évoque des « forces communistes nord-coréennes » et autres « éléments hostiles » menaçant le pays. Mais pour beaucoup d’observateurs, il s’agit surtout d’un prétexte pour museler l’opposition et s’accrocher au pouvoir. La contestation s’organise rapidement dans les rues de Séoul.

Manifestations et suspension du président

Durant plusieurs jours, des dizaines de milliers de Sud-Coréens manifestent contre ce qu’ils considèrent comme un « coup d’état ». Face à cette pression populaire, l’Assemblée nationale vote le 14 décembre une motion de destitution contre Yoon Suk Yeol.

C’est un camouflet pour le dirigeant conservateur, élu en 2022 avec la promesse de redresser l’économie et d’adopter une ligne dure face à la Corée du Nord. Suspendu de ses fonctions, il sera jugé par la Cour constitutionnelle, qui doit confirmer ou infirmer sa destitution.

Yoon nie les accusations de « sédition »

Lors de sa première comparution devant les juges le 21 janvier, Yoon Suk Yeol a rejeté les accusations portées contre lui. « Je répondrai à toutes les questions », a-t-il déclaré, niant avoir ordonné à l’armée de chasser les députés du Parlement pour les empêcher de voter sa destitution.

Je n’ai jamais cherché à entraver le processus démocratique. La loi martiale était nécessaire pour protéger notre nation face aux menaces.

Yoon Suk Yeol devant la Cour constitutionnelle

Mais la partie s’annonce difficile pour le président déchu, qui a contre lui une large partie de l’opinion et de la classe politique. Six des huit juges de la Cour doivent voter sa destitution définitive pour qu’il perde son mandat.

Une présidence marquée par les polémiques

Au-delà de la crise actuelle, c’est tout le bilan de Yoon Suk Yeol à la tête de la Corée du Sud qui est remis en cause. Ancien procureur, il avait été élu sur une promesse de fermeté face aux scandales de corruption.

  • Mais son mandat a été émaillé de controverses, entre nominations contestées et déclarations polémiques.
  • Sa cote de popularité n’a cessé de dégringoler, sur fond de difficultés économiques persistantes.

Pour ses partisans, Yoon est victime d’un « complot politique » visant à le faire tomber. Mais ses adversaires y voient le épilogue logique d’une présidence marquée par l’autoritarisme et la dérive personnelle.

Quelle issue pour la crise ?

À l’heure actuelle, difficile de prédire l’issue de ce bras de fer politique et judiciaire. La Corée du Sud retient son souffle, consciente que sa jeune démocratie joue là un moment crucial de son histoire.

Si Yoon Suk Yeol est destitué, une élection présidentielle anticipée devra être organisée dans les 60 jours, pour tourner la page de cette période trouble. S’il est blanchi par les juges, il retrouvera son fauteuil, mais dans un climat politique durablement détérioré.

Une seule certitude : les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir de la Corée du Sud et de ses institutions. Le monde entier aura les yeux rivés sur Séoul et le dénouement de ce procès en destitution hors norme.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.