ActualitésInternational

Coup d’État avorté en Corée du Sud : le président Yoon menacé

Une mesure inédite depuis la fin de la dictature : les enquêteurs veulent arrêter le président destitué de Corée du Sud. Son crime ? Avoir tenté d'imposer la loi martiale pour museler le Parlement... Découvrez les dessous de cette crise politique sans précédent.

La Corée du Sud traverse sa plus grave crise politique depuis des décennies. Alors que le pays pensait en avoir fini avec les heures sombres de la dictature militaire, l’ombre d’un coup d’État plane à nouveau sur Séoul. Au cœur de la tempête : le président déchu Yoon Suk Yeol, suspendu de ses fonctions et désormais menacé d’arrestation pour sa tentative avortée d’imposer la loi martiale.

Un précédent historique depuis la démocratisation

Fait sans précédent depuis la fin des années 80 et le rétablissement d’institutions démocratiques, les services d’enquête ont demandé lundi à la justice d’émettre un mandat d’arrêt contre le chef de l’État en exercice. Une décision lourde de sens dans un pays où l’armée a longtemps fait la pluie et le beau temps sur la scène politique.

Bien que destitué par les députés le 14 décembre, M. Yoon reste techniquement président jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle se prononce sur la validité de cette mesure. Une épée de Damoclès qui n’a pas empêché le dirigeant de 64 ans de snober à trois reprises les convocations des enquêteurs, forçant ces derniers à saisir la justice.

Destitution sur fond de crise politique

Ce feuilleton politico-judiciaire, digne des meilleures séries, plonge ses racines dans les événements tumultueux du 3 décembre. Ce jour-là, Yoon Suk Yeol proclame la loi martiale et dépêche l’armée au Parlement dans le but de faire taire l’opposition. Une manœuvre aussi brutale que désespérée, qui tourne court quelques heures plus tard face à la pression de la rue et des élus.

Loin de calmer le jeu, ce coup de force précipite la destitution du président par les députés, onze jours plus tard. Entre-temps, la justice ouvre une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale dans le code pénal sud-coréen. Parallèlement, la Cour constitutionnelle entame l’examen du dossier, avec six mois devant elle pour trancher.

Le spectre d’un coup d’État

Si les détails de cette folle journée du 3 décembre restaient flous jusqu’à présent, les révélations des derniers jours lèvent le voile sur les velléités putschistes de l’exécutif. D’après le rapport d’inculpation de l’ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, identifié comme le cerveau de l’opération, Yoon Suk Yeol était prêt à tout pour mater la fronde parlementaire, y compris à faire usage de la force.

N’êtes-vous pas encore entrés? Que faites-vous? Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer.

Yoon Suk Yeol au téléphone avec un commandant militaire, selon le rapport du parquet

Des consignes pour le moins explicites, assorties d’ordres tout aussi inquiétants adressés au chef des services de renseignement militaires : « entrer rapidement » dans l’enceinte du Parlement, quitte à détruire les accès « avec une hache si nécessaire ». Des discussions sur l’imposition de la loi martiale auraient même eu lieu dès le mois de mars au sommet de l’État…

Crise à tous les étages

Pendant que le sort du président déchu se joue, l’exécutif sud-coréen vogue en eaux troubles. Vendredi, les députés ont démis le Premier ministre par intérim Han Duck-soo, accusé d’entraver l’enquête. Un énième coup de théâtre qui propulse le ministre des Finances Choi Sang-mok à la tête du pays, en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle.

Troisième homme à occuper le poste en l’espace d’un mois, M. Choi hérite d’un pays plus divisé que jamais, comme l’illustrent les manifestations du week-end à Séoul, où partisans et opposants de Yoon Suk Yeol se sont fait face dans les rues de la capitale. Pour couronner le tout, la Corée du Sud est endeuillée par sa pire catastrophe aérienne depuis des années, avec le crash samedi d’un Boeing de la compagnie Jeju Air qui a fait 179 morts.

L’avenir en suspens

L’issue de ce psychodrame national reste plus que jamais incertaine. Si la Cour constitutionnelle venait à entériner la destitution de Yoon Suk Yeol, une élection présidentielle anticipée devrait se tenir dans les deux mois, débouchant sur une nouvelle période d’instabilité dans un pays pourtant rompu aux crises.

Dans l’intervalle, toute l’attention se focalise désormais sur le sort judiciaire de l’ex-président. L’emprisonnement d’un chef de l’État, même destitué, serait une première dans l’histoire tourmentée de la jeune démocratie sud-coréenne. Un symbole fort, mais aussi un test pour la solidité des institutions du pays du Matin clair.

Loin de calmer le jeu, ce coup de force précipite la destitution du président par les députés, onze jours plus tard. Entre-temps, la justice ouvre une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine capitale dans le code pénal sud-coréen. Parallèlement, la Cour constitutionnelle entame l’examen du dossier, avec six mois devant elle pour trancher.

Le spectre d’un coup d’État

Si les détails de cette folle journée du 3 décembre restaient flous jusqu’à présent, les révélations des derniers jours lèvent le voile sur les velléités putschistes de l’exécutif. D’après le rapport d’inculpation de l’ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, identifié comme le cerveau de l’opération, Yoon Suk Yeol était prêt à tout pour mater la fronde parlementaire, y compris à faire usage de la force.

N’êtes-vous pas encore entrés? Que faites-vous? Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer.

Yoon Suk Yeol au téléphone avec un commandant militaire, selon le rapport du parquet

Des consignes pour le moins explicites, assorties d’ordres tout aussi inquiétants adressés au chef des services de renseignement militaires : « entrer rapidement » dans l’enceinte du Parlement, quitte à détruire les accès « avec une hache si nécessaire ». Des discussions sur l’imposition de la loi martiale auraient même eu lieu dès le mois de mars au sommet de l’État…

Crise à tous les étages

Pendant que le sort du président déchu se joue, l’exécutif sud-coréen vogue en eaux troubles. Vendredi, les députés ont démis le Premier ministre par intérim Han Duck-soo, accusé d’entraver l’enquête. Un énième coup de théâtre qui propulse le ministre des Finances Choi Sang-mok à la tête du pays, en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle.

Troisième homme à occuper le poste en l’espace d’un mois, M. Choi hérite d’un pays plus divisé que jamais, comme l’illustrent les manifestations du week-end à Séoul, où partisans et opposants de Yoon Suk Yeol se sont fait face dans les rues de la capitale. Pour couronner le tout, la Corée du Sud est endeuillée par sa pire catastrophe aérienne depuis des années, avec le crash samedi d’un Boeing de la compagnie Jeju Air qui a fait 179 morts.

L’avenir en suspens

L’issue de ce psychodrame national reste plus que jamais incertaine. Si la Cour constitutionnelle venait à entériner la destitution de Yoon Suk Yeol, une élection présidentielle anticipée devrait se tenir dans les deux mois, débouchant sur une nouvelle période d’instabilité dans un pays pourtant rompu aux crises.

Dans l’intervalle, toute l’attention se focalise désormais sur le sort judiciaire de l’ex-président. L’emprisonnement d’un chef de l’État, même destitué, serait une première dans l’histoire tourmentée de la jeune démocratie sud-coréenne. Un symbole fort, mais aussi un test pour la solidité des institutions du pays du Matin clair.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.