Un rapport explosif vient de révéler que le président sud-coréen Yoon Suk Yeol avait donné l’ordre à l’armée d’ouvrir le feu début décembre pour imposer la loi martiale, avant d’être finalement destitué. Des révélations chocs qui éclairent sous un jour nouveau cette crise politique sans précédent qui a ébranlé le pays du Matin calme.
Le rapport qui accable le président Yoon
C’est un document confidentiel qui fait l’effet d’une bombe. D’après une source proche de l’enquête, le rapport d’inculpation de l’ex-ministre de la Défense, principal artisan de la tentative de loi martiale, contient des éléments accablants pour le président Yoon Suk Yeol.
Lors d’un appel avec le commandant militaire de Séoul le 3 décembre, Yoon aurait déclaré :
« N’êtes-vous pas encore entrés ? Que faites-vous ? Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer »
Des propos explosifs qui confirment la volonté du président d’imposer la loi martiale par la force, quitte à faire usage des armes pour museler le Parlement.
L’assaut du Parlement sur ordre présidentiel
Le 3 décembre, à la stupéfaction générale, Yoon avait proclamé la loi martiale avant d’envoyer des soldats lourdement armés prendre d’assaut le Parlement. Une opération militaire d’envergure, avec des soldats escaladant les barrières, brisant les fenêtres et même des commandos héliportés sur le toit du bâtiment.
Le rapport révèle que le président avait expressément ordonné au chef du contre-espionnage militaire d’« entrer rapidement à l’intérieur » et de « faire sortir les gens, avec une hache si nécessaire ».
Malgré cet assaut, les députés avaient réussi à se réunir en urgence pour rejeter la loi martiale, poussant Yoon à envisager de la proclamer « une deuxième et une troisième fois » selon les documents de l’enquête. Un coup de force qui s’annonçait comme un véritable passage en force.
Une tentative de loi martiale préparée de longue date
Loin d’être une décision impulsive, la proclamation de la loi martiale semble avoir été savamment préparée par le président et son entourage. Selon le rapport, Yoon en discutait depuis mars avec de hauts responsables militaires.
Une information qui jette une lumière trouble sur les intentions du chef de l’État, soupçonné d’avoir voulu museler toute opposition par la force. Son avocat a cependant estimé que ces éléments étaient « biaisés » et ne correspondaient « ni à des faits objectifs ni à du bon sens ».
Yoon, un président acculé et déterminé
Depuis son élection en 2022, le président conservateur était englué dans les scandales et confronté à une forte impopularité. Corruption, trafic d’influence, nominations controversées… Les affaires s’accumulaient, minant la crédibilité du chef de l’État.
Face à cette situation intenable, Yoon semble avoir voulu jouer son va-tout avec la loi martiale, quitte à bafouer les institutions démocratiques et imposer son autorité par la force. Un pari risqué qui lui aura finalement coûté sa place.
Les dessous d’un « hiver chaud » en Corée du Sud
Avec ces révélations, c’est tout un pan de la crise politique sud-coréenne qui se dévoile. On comprend mieux pourquoi de nombreux observateurs avaient qualifié de « coup d’État » la tentative avortée du président Yoon.
Sa destitution le 10 décembre, une première dans l’histoire du pays, avait marqué le point d’orgue d’un « hiver chaud » sur la péninsule, entre manifestations monstres et paralysie des institutions. Aujourd’hui, l’ancien président est visé par une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort.
Vers un retour au calme ?
Malgré le choc de ces révélations, la transition semble en bonne voie en Corée du Sud. Après un intérim chaotique, un nouveau président par intérim, le ministre des Finances Choi Sang-mok, a promis de « mettre un terme à la crise gouvernementale ».
Reste à savoir si le pays parviendra à tourner définitivement la page de cet épisode tumultueux et à restaurer la confiance dans ses institutions démocratiques. Une chose est sûre, l’ombre de Yoon Suk Yeol et de sa dérive autoritaire continueront de planer sur la vie politique sud-coréenne pendant de longs mois.