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COP16 sur la biodiversité en Colombie: Espoirs et enjeux

La 16e Conférence des Parties sur la biodiversité se tient en Colombie. Quels sont les enjeux et les attentes de ce rendez-vous crucial pour la préservation du vivant sur Terre ? Découvrez les défis à relever pour enrayer l'effondrement de la biodiversité.

Alors que l’urgence écologique n’a jamais été aussi criante, les représentants de près de 200 pays se rassemblent en Colombie pour la 16e Conférence des Parties (COP16) sur la biodiversité. Pendant deux semaines, scientifiques, ONG et décideurs politiques vont tenter de s’accorder sur un nouveau cadre mondial pour enrayer la sixième extinction de masse qui menace la vie sur Terre. Les enjeux sont immenses, à la hauteur des défis à relever pour préserver ce qui peut encore l’être.

Un constat alarmant sur l’état de la biodiversité mondiale

Les chiffres donnent le vertige. En seulement 50 ans, les populations d’animaux sauvages ont chuté de 69% en moyenne. Près d’un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction, du fait des activités humaines qui détruisent leurs habitats naturels. Déforestation, urbanisation, agriculture intensive, surpêche, pollution, changement climatique… Sous les coups de boutoir des société modernes, la toile du vivant se déchire un peu plus chaque jour.

Face à ce déclin vertigineux, la communauté internationale peine à réagir à la hauteur des enjeux. Les précédents objectifs fixés pour 2020 n’ont été atteints qu’à 15% en moyenne. Il y a urgence à passer à la vitesse supérieure pour éviter un effondrement catastrophique des écosystèmes dont dépend notre survie.

Protéger au moins 30% des terres et des mers d’ici 2030

Lors de la COP15 à Montréal fin 2022, les pays s’étaient engagés sur un accord historique baptisé “Cadre mondial pour la biodiversité”. Parmi ses objectifs phares : la protection d’au moins 30% des écosystèmes terrestres et marins d’ici 2030, contre 17% et 10% actuellement. Un défi colossal qui nécessitera des efforts sans précédent en matière de création et gestion d’aires protégées.

Mais les défenseurs de l’environnement insistent : il ne suffira pas de mettre sous cloche des parcelles de nature. Il faudra aussi s’attaquer aux causes profondes de l’érosion du vivant, en repensant en profondeur nos modes de production et de consommation.

Mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la biodiversité

L’autre grand enjeu de cette COP16 sera celui du financement. Les pays en développement, qui abritent l’essentiel de la biodiversité mondiale, réclament des moyens à la hauteur des efforts qui leur sont demandés. Selon les estimations, il faudrait mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an pour préserver efficacement la nature.

Sans argent, il n’y aura pas d’accord. La biodiversité a un coût, et quelqu’un doit payer.

Un négociateur africain

Mais les pays riches traînent des pieds. Échaudés par le non-respect des promesses sur le climat, beaucoup rechignent à mettre la main à la poche sans garanties sur l’utilisation des fonds. Les discussions s’annoncent tendues sur ce volet crucial des négociations.

Lutter contre la biopiraterie et le trafic d’espèces

Au menu des débats figureront aussi des sujets brûlants comme la lutte contre la biopiraterie, c’est-à-dire l’exploitation illégale des ressources génétiques des pays du Sud par des firmes des pays du Nord. Un pillage estimé à des dizaines de milliards de dollars par an, au détriment des communautés locales et des écosystèmes.

Autre fléau qui sera dans le viseur : le trafic d’espèces sauvages, troisième source de revenus du crime organisé après la drogue et les armes. Chaque année, ce commerce illégal génère jusqu’à 20 milliards de dollars, au prix d’une pression insoutenable sur les populations d’animaux et de plantes.

Restaurer les écosystèmes dégradés, un immense chantier

Pour enrayer le déclin du vivant, il ne suffira pas de protéger ce qui reste. Il faudra aussi réparer ce qui a été abîmé. D’où l’importance de l’objectif de restauration de 20% des écosystèmes dégradés d’ici 2030, inscrit dans le “Cadre mondial pour la biodiversité”. Un chantier titanesque, qui nécessitera des investissements massifs et une mobilisation de tous les acteurs.

Des projets pilotes fleurissent un peu partout, de la replantation de mangroves en Asie du Sud-Est à la revégétalisation de zones désertiques en Afrique, en passant par la renaturation de rivières en Europe. Mais il faudra changer d’échelle pour espérer renverser la tendance et redonner une chance à la biodiversité.

Impliquer les peuples autochtones, gardiens de la nature

Autre point crucial : la nécessité de mieux prendre en compte et soutenir les peuples autochtones et communautés locales, qui sont souvent les meilleurs gardiens de la biodiversité. Bien que ne représentant que 5% de la population mondiale, ils préservent 80% de la biodiversité terrestre grâce à leurs savoirs traditionnels et leurs modes de vie en harmonie avec la nature.

Pourtant, ces peuples sont souvent marginalisés, spoliés de leurs terres et ressources au nom du “développement”. Les défenseurs de l’environnement plaident pour une meilleure protection de leurs droits et une plus grande participation aux décisions qui les concernent. Un enjeu de justice autant que d’efficacité pour la préservation du vivant.

Des engagements à transformer en actes

Au final, tout l’enjeu de cette COP16 sera de transformer les engagements de papier en actions concrètes et rapides. Car le temps presse. Chaque jour qui passe, ce sont des dizaines d’espèces qui disparaissent à jamais, emportant avec elles des millions d’années d’évolution.

Les scientifiques sont formels : nous avons 10 ans pour inverser la courbe du déclin, pas un jour de plus. Faute de quoi, c’est tout l’édifice du vivant qui risque de s’écrouler, menaçant jusqu’aux fondements de nos sociétés. Il est plus que temps de réaliser que nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres, et que notre avenir est indissociable de celui de la nature.

Cette COP16 sera-t-elle celle d’un sursaut collectif pour la vie ? Ou celle d’une énième occasion manquée face à l’urgence écologique ? Les décideurs ont deux semaines pour prouver qu’ils ont pris la mesure des enjeux. Et nous, citoyens, de continuer à faire pression pour que les beaux discours se traduisent enfin en actes à l’échelle des défis.

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