À quelques jours du coup d’envoi des épreuves olympiques à Marseille, les taxis de la cité phocéenne sont sur les dents. En cause ? L’omniprésence des VTC (véhicules de transport avec chauffeur) qui arpentent les rues de la ville, menaçant leur activité. Les chauffeurs de taxi marseillais craignent d’être délaissés par les touristes au profit de ces nouveaux acteurs du transport, malgré les opportunités offertes par les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Les VTC, une concurrence de plus en plus forte
Depuis plusieurs années, les VTC gagnent du terrain à Marseille comme partout en France, séduisant les clients grâce à leurs tarifs attractifs et leur disponibilité instantanée via des applications mobiles. Un phénomène qui inquiète les taxis marseillais, confrontés à une concurrence accrue sur leur territoire.
La concurrence avec les VTC est de plus en plus forte. On ne voit plus qu’eux à Marseille.
– Hubert Sellam, président de l’association Taxi Radio Marseille
Selon les professionnels du secteur, entre 2000 et 3000 chauffeurs VTC circuleraient actuellement dans la cité phocéenne, pour seulement 1115 taxis. Un rapport de force déséquilibré qui pèse sur l’activité des taxis traditionnels.
L’arrivée mitigée des touristes pour les JO
Alors que Marseille s’apprête à accueillir les épreuves olympiques de voile et de football, l’afflux de visiteurs tant espéré par les organisateurs semble se faire attendre. Un constat qui renforce les inquiétudes des taxis marseillais, déjà fragilisés par la concurrence des VTC.
On mise sur le fait que les choses vont se débloquer progressivement.
– Rachid Boumedja, président du Syndicat des taxis Marseillais (STM)
Malgré les incertitudes, les professionnels du taxi tentent de rester optimistes, comptant sur la réglementation et la qualité de leurs services pour fidéliser la clientèle.
La bataille des voies de bus
Dernièrement, des représentants de chauffeurs VTC ont demandé à la municipalité une autorisation spéciale pour circuler sur les voies de bus pendant les JO, afin d’éviter les embouteillages. Une requête fermement rejetée par les syndicats de taxis, soucieux de préserver leurs avantages.
Si on doit rajouter 2000 à 3000 véhicules sur des voies de bus, ce ne sont plus des voies de bus.
– Saïd Djefaflia, président du syndicat locataires Union Taxis Marseille (LUTM)
Si la situation semble s’être apaisée entre les deux parties, la question de la régulation des VTC reste au cœur des préoccupations des taxis marseillais. Une problématique qui dépasse le cadre des Jeux Olympiques et qui appelle à une réflexion plus large sur l’avenir du secteur des transports urbains.
L’avenir incertain des taxis face aux VTC
À l’heure où la concurrence des VTC s’intensifie, les taxis marseillais s’interrogent sur leur avenir. Si certains misent sur la qualité de leurs services et la réglementation pour se démarquer, d’autres appellent à une adaptation du secteur face aux nouvelles attentes des clients.
Le taxi reste la valeur sûre, les consommateurs se dirigent vers lui car il dispose d’un tarif réglementé et d’une administration qui fixe les prix.
– Rachid Boumedja, président du Syndicat des taxis Marseillais (STM)
Une chose est sûre, la bataille entre taxis et VTC à Marseille est loin d’être terminée. Si les Jeux Olympiques de 2024 représentent une opportunité pour le secteur des transports, ils mettent aussi en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs traditionnels face à l’essor des plateformes de VTC. Un enjeu de taille pour l’avenir de la mobilité dans la cité phocéenne.