Alors que plusieurs centres financiers se disputent le titre de capitale des crypto-monnaies, Hong Kong pourrait bien tirer son épingle du jeu en Asie. Avec un cadre réglementaire adapté et des politiques favorables aux investisseurs, le territoire a de sérieux atouts. Mais la route est encore longue pour s’imposer face à des concurrents de taille comme Singapour.
Un environnement réglementaire déterminant
Pour attirer les entreprises et les investisseurs, Hong Kong mise tout sur son cadre réglementaire. La Commission des valeurs mobilières et des contrats à terme (SFC) est en première ligne, avec un système strict de licences pour les plateformes d’échange de crypto-actifs. KYC, AML, garde des actifs, divulgation des risques… les exigences sont élevées mais ont le mérite de rassurer.
Hong Kong a aussi pris une longueur d’avance en autorisant dès 2022 les ETF Bitcoin et Ether avec souscription en nature. Une première en Asie-Pacifique. Le territoire perfectionne aussi constamment son programme de bac à sable réglementaire pour les stablecoins et les comptes gérés en crypto.
Protection et éducation des investisseurs
Outre l’accès aux actifs numériques, Hong Kong doit aussi fournir aux investisseurs les clés pour comprendre ce marché particulier. Volatilité, sécurité, liquidité, durabilité… les risques sont réels. D’où l’importance de miser sur l’éducation financière via les régulateurs mais aussi les fournisseurs de services d’investissement.
Les autorités doivent aussi encourager le développement d’actifs et de fonctionnalités adaptés aux investisseurs. Exit les memecoins et autres crypto-monnaies douteuses. Place aux produits qui facilitent vraiment l’exposition au marché, comme les ETF.
L’atout transparence
Dernière pièce du puzzle réglementaire : la transparence. Hong Kong l’a bien compris et mène actuellement des consultations poussées sur son projet de loi sur les stablecoins. Une approche qui tranche avec l’opacité parfois reprochée à d’autres régulateurs.
Cette culture du dialogue avec l’écosystème est un vrai plus pour attirer les acteurs crypto. À condition que les règles du jeu soient claires et stables dans le temps. Les investisseurs et entrepreneurs doivent pouvoir construire leur stratégie sereinement, sans craindre des revirements brutaux.
Une rude concurrence régionale
Malgré ces atouts, Hong Kong n’est pas seul sur les rangs. Singapour a aussi des arguments de poids, avec des licences d’échange dès 2019 et une réputation de stabilité. Sans oublier des challengers comme le Japon ou la Corée du Sud, qui accélèrent sur la réglementation crypto.
Hong Kong a un coup d’avance sur la réglementation mais doit transformer l’essai en attirant massivement les investisseurs et les projets crypto.
– D’après un expert du secteur
Pour s’imposer, Hong Kong devra jouer sur tous les tableaux : un cadre légal adapté mais aussi attractif, un soutien concret aux acteurs crypto et une communication positive à l’international. Le territoire a des atouts indéniables mais la bataille pour devenir la référence crypto en Asie ne fait que commencer. Affaire à suivre !