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Colombie : L’ONU Appelle à l’Arrêt Immédiat des Violences

En Colombie, les affrontements sanglants entre guérillas ont fait plus de 100 morts en une semaine. Le chef de l'ONU appelle à l'arrêt immédiat des violences contre les civils et demande un accès sans entrave à l'aide humanitaire. Le président colombien a déclaré l'état d'urgence et suspendu les négociations de paix avec l'ELN. La région du Catatumbo, haut lieu de la culture de la coca, est particulièrement touchée. L'accord de paix historique de 2016 est plus que jamais menacé...

La Colombie est à nouveau sous le feu des projecteurs, et pour une bien sombre raison. Depuis près d’une semaine, de violents affrontements entre guérillas rivales ensanglantent le pays, faisant plus d’une centaine de morts et des dizaines de milliers de déplacés. Face à cette situation alarmante, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé mardi à un arrêt immédiat des violences contre les populations civiles.

L’ONU « très inquiète » des récentes violences

Selon un communiqué de son porte-parole Stéphane Dujarric, Antonio Guterres s’est dit « très inquiet concernant les récentes violences dans la région du Catatumbo en Colombie liées à des affrontements entre groupes armés ». Il a fermement condamné « les meurtres de civils, y compris d’anciens combattants qui avaient signé l’accord de paix de 2016, de défenseurs des droits humains et de leaders sociaux ».

Le chef de l’ONU a lancé un appel clair, demandant « un arrêt immédiat des actes de violences contre la population civile » ainsi qu’un « accès sans entrave à l’aide humanitaire » dont les dizaines de milliers de déplacés ont cruellement besoin. Une situation d’urgence que le président colombien Gustavo Petro n’a pas manqué de reconnaître en décrétant lundi l’état d’urgence dans le pays.

La région du Catatumbo, épicentre des violences

C’est dans le nord-est de la Colombie, à la frontière avec le Venezuela, que se concentrent les affrontements les plus meurtriers. La région du Catatumbo, qui compte plus de 50 000 hectares de cultures de coca, est depuis longtemps un des hauts lieux du trafic de drogue et un symbole du conflit armé qui ronge le pays depuis plus de 60 ans.

Jeudi dernier, la guérilla de l’ELN (Armée de libération nationale) y a lancé une offensive sanglante contre des groupes dissidents des ex-FARC, faisant de nombreuses victimes civiles. En réaction, le président Petro a annoncé la suspension des négociations de paix engagées avec l’ELN, menaçant un peu plus le fragile processus de paix.

L’accord de paix de 2016 plus que jamais menacé

Car ces violences portent un coup dur aux efforts de pacification du pays. L’accord signé en 2016 avec la puissante guérilla marxiste des FARC avait permis de réduire un temps l’intensité du conflit. Mais ces dernières années, malgré la volonté affichée du gouvernement de relancer le dialogue, les affrontements se sont multipliés entre l’armée, l’ELN, les dissidents des FARC et divers groupes armés.

Dans ce contexte, l’appel du secrétaire général de l’ONU apparaît d’autant plus urgent. Notant la suspension des pourparlers avec l’ELN, Antonio Guterres a insisté sur l’importance cruciale d’une « pleine application » de l’accord de 2016, qu’il considère comme la « pierre angulaire de la consolidation de la paix en Colombie ».

Un lourd bilan humain et des défis immenses

Mais sur le terrain, l’heure est à l’angoisse pour les populations civiles, prises entre les feux des différentes factions armées. Selon des sources proches des autorités, le bilan provisoire des affrontements de la semaine passée s’élèverait à plus de 100 morts et quelque 20 000 déplacés, contraints de fuir leurs foyers pour échapper aux violences.

Dans ce contexte tragique, délivrer l’aide humanitaire à ces populations vulnérables apparaît comme une priorité absolue. Tout comme la nécessité de faire taire les armes pour permettre un vrai dialogue national. Mais la route vers une paix durable en Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, s’annonce encore longue et semée d’embûches.

Il est crucial que toutes les parties en conflit respectent le droit international humanitaire et prennent toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

Pour les populations civiles colombiennes, déjà durement éprouvées par des décennies de guerre, ces nouveaux affrontements sont un terrible coup du sort. Avec plus de 9,5 millions de victimes recensées, dont une majorité de déplacés, le conflit armé a laissé des cicatrices profondes et des défis immenses.

La communauté internationale, à l’instar de l’ONU, a un rôle crucial à jouer pour soutenir les efforts de paix et la protection des civils. Mais c’est avant tout aux acteurs du conflit, gouvernement comme groupes armés, qu’incombe la responsabilité historique de tourner la page de la violence. Les populations de Colombie, elles, aspirent plus que tout à une vie en paix et en sécurité. Un espoir qu’il est vital de ne pas décevoir.

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