La Corée du Sud traverse l’une des crises politiques les plus graves de son histoire récente. Pendant onze jours, le pays a été plongé dans le chaos après la tentative avortée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale.
Un Président Qui Déclare la Loi Martiale
Tout a commencé dans la nuit du 3 au 4 décembre. Lors d’une allocution télévisée surprise, le très impopulaire président Yoon, 63 ans, a déclaré la loi martiale sur fond de blocage budgétaire au parlement dominé par l’opposition. Il a justifié cette mesure d’exception par la nécessité de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’État ».
Un Parlement Assiégé
Peu après minuit, des soldats ont investi le parlement, le mettant sous scellés. Les forces spéciales ont tenté de déloger les députés qui avaient réussi à entrer dans l’hémicycle. Mais le personnel a bloqué leur accès avec des meubles. Pendant ce temps, des milliers de manifestants se sont rassemblés à l’extérieur pour exiger le départ de Yoon.
Les 190 députés présents ont voté à l’unanimité la levée de la loi martiale. Peu après, les troupes ont commencé à se retirer.
D’après une source proche du dossier
Un Président Qui S’Évapore
Vers 4h30 du matin, Yoon est réapparu à la télévision pour annuler la loi martiale, avant de littéralement s’évaporer. Dans l’après-midi, l’opposition a déposé une motion de destitution contre lui, pendant que des élus portaient plainte pour « rébellion » contre le président et d’autres responsables clés de la brève loi martiale.
Manifestations Monstres et Auditions Explosives
Les jours suivants ont été ponctués de rebondissements en cascade : le chef du parti présidentiel lâche Yoon, évoquant des preuves accablantes contre lui, des dizaines de milliers de manifestants anti-Yoon investissent les rues, des auditions parlementaires explosives se succèdent…
J’ai reçu l’ordre de « traîner dehors » les députés réunis au Parlement au moment de la loi martiale.
Kwak Jong-geun, chef des forces spéciales, lors d’une audition
Un Président Sur Un Siège Éjectable
Le 6 décembre, Yoon s’excuse publiquement lors d’une allocution, assurant qu’il ne déclarera pas une deuxième loi martiale. Mais il ne démissionne pas, remettant son sort entre les mains de son parti. Le jour même, une motion de destitution est soumise au vote mais échoue, faute de quorum, le parti présidentiel ayant boycotté le scrutin.
L’Opposition Crie au « Deuxième Coup d’État »
L’opposition prévoit une deuxième motion le 14 décembre et accuse le parti au pouvoir d’organiser un « deuxième coup d’État » en refusant de destituer le président et en tentant de s’approprier son autorité. Des responsables clés du putsch avorté sont arrêtés ou interdits de quitter le territoire.
Pendant ce temps, le président Yoon alterne entre mea culpa et défiance, promettant de se « battre jusqu’à la dernière minute ». Son avenir politique ne tient plus qu’à un fil, suspendu au vote de la deuxième motion de destitution prévue le 14 décembre. Onze jours de chaos qui ont profondément ébranlé la jeune démocratie sud-coréenne.