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Cessez-le-feu à Gaza : 737 prisonniers palestiniens bientôt libérés

Un cessez-le-feu historique a été conclu entre Israël et le Hamas à Gaza. 737 prisonniers palestiniens seront libérés dès dimanche dans le cadre de cet accord en plusieurs phases qui vise à mettre fin à 15 mois d'une guerre dévastatrice...

C’est un tournant majeur dans le conflit israélo-palestinien. Israël et le Hamas ont conclu mercredi un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui doit entrer en vigueur ce dimanche à 6h30. Après 15 mois d’une guerre dévastatrice ayant fait des dizaines de milliers de morts, cette trêve ambitionne de déboucher à terme sur « une fin définitive » des hostilités selon le Qatar, médiateur clé des négociations.

Libération de 737 prisonniers palestiniens

La première phase de cet accord, qui doit durer 6 semaines, prévoit un volet humanitaire crucial : la libération de 737 prisonniers palestiniens détenus en Israël. En contrepartie, 33 otages israéliens, dont 3 femmes, seront relâchés par le Hamas. Selon des sources proches de l’organisation islamiste, les prisonniers âgés, les femmes et les mineurs seront libérés en priorité. Le processus doit débuter dès dimanche après-midi.

Parmi les détenus palestiniens figurent des profils emblématiques comme Zakaria Zubeidi, un ex-leader des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa s’étant évadé d’une prison israélienne en 2021. Au total, ce sont 95 prisonniers qui ont d’ores et déjà été désignés comme libérables par les autorités israéliennes.

Les familles des otages entre espoir et appréhension

Du côté des proches des otages israéliens, l’annonce de ces libérations suscite un immense espoir mêlé d’appréhension. Beaucoup s’inquiètent de l’état de santé de leurs êtres chers après 470 jours de captivité éprouvante. « J’espère vraiment que nous verrons mon grand-père rentrer à la maison, debout, vivant », confie Daniel Lifshitz, dont le grand-père Oded, 84 ans, fait partie des 33 otages.

C’est le moment que nous attendions

Daniel Lifshitz, petit-fils d’un otage israélien

Une trêve en trois phases

Au-delà des libérations, cette première phase de 6 semaines doit permettre l’entrée en vigueur d’un « cessez-le-feu total », un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire, d’après le président américain Joe Biden. La deuxième étape verra ensuite la libération des derniers otages, avant une ultime phase consacrée à la reconstruction de l’enclave palestinienne dévastée.

  • Phase 1 (6 semaines) : cessez-le-feu, premières libérations, retrait israélien, aide humanitaire
  • Phase 2 : libération des derniers otages
  • Phase 3 : reconstruction de Gaza

L’objectif final est d’aboutir à « une fin définitive de la guerre » d’après le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. Un espoir immense pour la population de Gaza, dont les trois quarts ont été déplacés par les combats. Mais la route vers une paix durable s’annonce encore longue et semée d’embûches.

L’avenir politique de Gaza en suspens

Si le cessez-le-feu est respecté, il laissera en effet en suspens la question épineuse de l’avenir politique de ce territoire contrôlé depuis 2007 par le Hamas. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’est dit « prêt à assumer pleinement ses responsabilités » à Gaza. Mais le mouvement islamiste, bien qu’affaibli, est encore loin d’avoir dit son dernier mot.

L’accord montre combien le rapport de force est devenu favorable à Israël. Mais le Hamas n’est pas encore anéanti, contrairement à l’objectif de Netanyahou.

Frédéric Encel, docteur en géopolitique

Autre inconnue : l’ampleur titanesque de la reconstruction qui attend la bande de Gaza, ravagée par des destructions « sans précédent dans l’histoire récente » selon l’ONU. Près de 60% des bâtiments sont endommagés ou détruits, et les défis humanitaires s’annoncent immenses pour venir en aide aux habitants.

Malgré ces incertitudes, l’espoir d’un retour à une vie normale, aussi précaire soit-elle, semble l’emporter. « Nous savons qu’il fera froid et que nous n’aurons pas de couvertures, mais ce qui importe, c’est de retourner sur notre terre », témoigne Oum Khalil Bakr, mère de 10 enfants réfugiée depuis des mois. Une lueur d’espoir, fragile mais réelle, pour un territoire palestinien meurtri qui rêve de tourner la page d’une guerre dévastatrice.

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