Alors que le sort du gouvernement de Michel Barnier est suspendu à un vote de censure, Laurent Wauquiez, le chef des députés Les Républicains (LR), met en garde son éventuel successeur. Selon nos sources, il aurait déclaré en réunion de groupe : « Notre engagement en septembre ne valait que pour Michel Barnier ». Un avertissement on ne peut plus clair pour le prochain locataire de Matignon.
Un soutien sous conditions pour le futur Premier ministre
Le message de Laurent Wauquiez est limpide : le soutien de LR au gouvernement était lié à la personne de Michel Barnier. Si ce dernier venait à être renversé par une motion de censure, son successeur ne bénéficierait pas automatiquement de la même bienveillance. Une posture qui tranche avec celle affichée cet été, quand LR semblait prêt à composer avec un Premier ministre issu de la gauche modérée, comme Bernard Cazeneuve.
Un revirement stratégique
Ce revirement s’explique, selon un député LR, par un changement de contexte : « Nous ne sommes plus dans la même logique qu’en septembre ». En cause notamment, le rapprochement jugé contre-nature entre le PS et La France Insoumise, qui a débouché sur le dépôt d’une motion de censure commune. Un acte vécu comme une trahison par la droite, qui semble désormais réticente à tendre la main à un Premier ministre socialiste.
Les noms qui circulent pour Matignon
Alors que la censure du gouvernement Barnier semble de plus en plus probable, plusieurs noms circulent déjà pour lui succéder à Matignon :
- François Bayrou, le centriste MoDem, pour un gouvernement d’union nationale
- Sébastien Lecornu, ministre des Armées, pour maintenir un Premier ministre de droite
- Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre PS, pour un tournant social-démocrate
Mais quel que soit le prochain chef du gouvernement, il devra composer avec une Assemblée nationale morcelée, où aucune majorité stable ne se dégage. Un défi de taille, que le successeur de Michel Barnier devra relever sans la garantie du soutien de LR. Laurent Wauquiez a posé ses conditions, reste à savoir si elles seront acceptées.
Les alliances se font et se défont au gré des circonstances. La droite n’a pas vocation à être une force d’appoint.
Un proche de Laurent Wauquiez
Vers une dissolution de l’Assemblée ?
Si aucune majorité stable ne parvient à émerger pour soutenir un nouveau gouvernement, le spectre d’une dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives pourrait ressurgir. Un scénario que redoute la macronie, qui craint de perdre encore du terrain au profit des oppositions. Mais c’est peut-être le prix à payer pour sortir de l’impasse politique actuelle.
Une chose est sûre : les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir politique du pays. Entre motion de censure, valse des noms à Matignon et ultimatum de Laurent Wauquiez, le feuilleton politique est loin d’avoir livré son dernier rebondissement. Affaire à suivre…