Brigitte Macron, Première dame de France, a pris la parole ce lundi 25 novembre à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans un contexte particulier, alors que se tient actuellement le procès très médiatisé des viols de Mazan, l’épouse du Président Emmanuel Macron a tenu à s’exprimer sur cette affaire qui secoue l’opinion publique.
« Il fallait que les choses soient dites et elles le sont », a déclaré Brigitte Macron lors d’une cérémonie de remise de prix à Paris. Des mots forts et attendus alors que depuis le 14 novembre, Dominique Pelicot, 71 ans, et 50 autres hommes sont jugés pour viols aggravés devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon. Pendant près de 10 ans, l’accusé principal aurait agressé sexuellement sa femme après l’avoir droguée, et l’aurait livrée à des dizaines d’hommes contactés sur internet.
Un procès « essentiel » selon Brigitte Macron
Pour la Première dame, ce procès est « essentiel » et permet de libérer la parole des victimes. Elle a tenu à apporter son « soutien inconditionnel à toutes les femmes » victimes de violences. « C’est vrai qu’on me voit davantage sur le terrain de l’enfance et de l’adolescence mais je suis avec toutes les femmes dans tous les combats », a-t-elle souligné, rappelant l’importance de la lutte contre les violences faites aux femmes à l’échelle internationale.
Je veux leur dire à quel point le président et moi sommes solidaires avec elles et on les aidera le plus possible. Il faut qu’on soit là et qu’on soit vigilantes.
Brigitte Macron
Des peines exemplaires réclamées
Lors de ce procès hors norme, le ministère public a requis ce lundi la peine maximale de 20 ans de réclusion contre Dominique Pelicot, l’accusé principal. Pour les 50 autres prévenus poursuivis pour viols aggravés, des peines allant de 10 à 13 ans de prison ont été demandées. L’avocat général a insisté sur le caractère prémédité des actes et leur exceptionnelle gravité. Le verdict est attendu d’ici le 20 décembre.
Une prise de parole symbolique
En choisissant de s’exprimer publiquement sur ce procès, Brigitte Macron envoie un message fort à l’ensemble de la société. Comme le rappelle une source proche de l’Élysée, il est rare que la Première dame prenne position sur des affaires judiciaires en cours. Sa sortie médiatique témoigne de l’importance qu’elle accorde à ce combat contre les violences faites aux femmes.
Les déclarations de Brigitte Macron interviennent alors que le gouvernement a fait de l’égalité femmes-hommes la « grande cause du quinquennat ». De nombreuses mesures ont été annoncées ces derniers mois pour mieux protéger les victimes et durcir les sanctions contre les auteurs de violences. Le procès de Mazan, par son ampleur et son retentissement, pourrait marquer un tournant dans la prise de conscience collective.
Libérer la parole des victimes
Au-delà de l’aspect judiciaire, ce procès met en lumière la nécessité de libérer la parole des victimes et de les accompagner dans leur reconstruction. Comme le souligne Brigitte Macron, « partout où on va dans le monde, on voit à quel point il faut qu’on se batte car les droits sont de plus en plus en recul ». Un constat alarmant qui appelle à une mobilisation de tous les instants.
La journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est l’occasion de rappeler l’ampleur de ce fléau qui touche tous les milieux et tous les pays. En France, selon les derniers chiffres officiels, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Face à ces drames, la réponse doit être à la fois judiciaire, politique et sociétale.
Le procès des viols de Mazan, par son caractère exceptionnel, pourrait bien faire jurisprudence. Au-delà des peines prononcées, il envoie un message clair : l’impunité n’est plus de mise en matière de violences sexuelles. Une prise de conscience collective semble s’opérer, comme en témoigne la mobilisation des associations féministes pendant toute la durée du procès devant le palais de justice d’Avignon.
Un combat de tous les jours
Mais la lutte contre les violences faites aux femmes ne se limite pas à des procès médiatiques. C’est un combat de tous les jours qui nécessite l’implication de chacun, à commencer par l’éducation et la prévention dès le plus jeune âge. Les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer, en débloquant des moyens conséquents pour protéger les victimes et sanctionner les agresseurs.
La prise de parole de Brigitte Macron, dans ce contexte si particulier, résonne comme un appel à ne rien lâcher. Car derrière les affaires qui défrayent la chronique se cachent des milliers de femmes qui souffrent en silence, par peur ou par honte. En brisant les tabous et en affichant clairement son soutien aux victimes, la Première dame contribue à faire bouger les lignes. Un engagement qui force le respect et qui rappelle que la lutte contre les violences faites aux femmes doit être l’affaire de tous, au plus haut sommet de l’État comme au cœur de notre société.