C’est une polémique qui enfle et qui embarrasse la majorité présidentielle. Yaël Braun-Pivet, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, est accusée d’avoir noué une “entente tacite” avec le Rassemblement national afin d’être réélue à son poste jeudi prochain. Des accusations graves, relayées notamment par la gauche, que l’intéressée rejette en bloc.
La gauche crie au “scandale”
C’est un article du Figaro paru vendredi soir qui a mis le feu aux poudres. Selon le quotidien, Yaël Braun-Pivet aurait passé un accord en coulisses avec les députés RN pour s’assurer de leur soutien lors du vote pour la présidence de l’Assemblée nationale. En échange, ces derniers obtiendraient des postes clés au sein de l’institution.
Une information détonante immédiatement reprise et condamnée par plusieurs figures de gauche. “Indignité et déshonneur”, s’est indignée sur Twitter la députée LFI Clémence Guetté. Selon elle, Yaël Braun-Pivet “aurait déjà pactisé avec le RN, échangeant leur soutien contre des postes”. “Un long naufrage moral et politique de la Macronie”, a-t-elle ajouté.
Une “polémique nauséabonde” pour Braun-Pivet
Face à la bronca, l’entourage de la présidente de l’Assemblée a rapidement réagi pour démentir et dénoncer une “polémique nauséabonde” qui n’aurait “aucun sens”. “Il n’est nul besoin des voix du RN pour qu’une candidature issue du bloc central réunisse plus de voix” que les autres groupes, affirme-t-on.
Yaël Braun-Pivet elle-même s’est exprimée vendredi lors d’une réunion à l’Élysée. Refusant de céder aux sirènes de l’ostracisation, elle a réaffirmé sa position selon laquelle “l’ensemble des partis soient représentés” aux postes à responsabilité de l’Assemblée, au nom d’une “logique institutionnelle”.
Une position difficile pour la majorité
Mais cette ligne provoque des remous jusque dans la majorité. Car derrière la polémique sur de supposées tractations, c’est bien la question de l’attitude à adopter face au RN qui se pose. Les macronistes doivent-ils les exclure ou accepter de travailler avec eux, au risque de se voir accuser de compromission ?
Un dilemme d’autant plus épineux qu’avec un peu moins de 170 députés, la majorité présidentielle n’a pas les moyens de se passer des voix de l’opposition. Elle pourrait donc être tentée de s’appuyer sur le RN (environ 90 députés) et une partie des Républicains (une soixantaine d’élus) pour faire barrage à la NUPES (environ 150 députés).
«La ligne de Yaël Braun-Pivet n’est pas celle de la majorité qui veut combattre le RN»
Un cadre de la majorité cité par Le Monde
Mais au sein de la Macronie, beaucoup rejettent cette option. “La ligne de Yaël Braun-Pivet n’est pas celle de la majorité qui veut combattre le RN”, confie ainsi un cadre au Monde. Les députés écologistes, insoumis et socialistes ont d’ailleurs fait savoir cette semaine qu’ils étaient déterminés à empêcher le RN d’accéder aux postes stratégiques de l’Assemblée.
L’embarras du camp présidentiel
Voilà donc les macronistes face à un choix cornélien. S’allier au RN, même ponctuellement, c’est prendre le risque de brouiller leur message antiextrémiste et de s’exposer aux attaques de la gauche. Mais refuser tout compromis, c’est aussi s’enfermer dans une position minoritaire qui pourrait paralyser l’Assemblée.
Une équation politique compliquée dont Yaël Braun-Pivet semble avoir pris la mesure. Mais en refusant de choisir un camp, elle s’expose à son tour aux critiques. Bref, entre accusations de collusion et volonté d’ouverture, la présidente sortante de l’Assemblée est en train de devenir malgré elle le symbole de toutes les contradictions stratégiques de la macronie.
Une information détonante immédiatement reprise et condamnée par plusieurs figures de gauche. “Indignité et déshonneur”, s’est indignée sur Twitter la députée LFI Clémence Guetté. Selon elle, Yaël Braun-Pivet “aurait déjà pactisé avec le RN, échangeant leur soutien contre des postes”. “Un long naufrage moral et politique de la Macronie”, a-t-elle ajouté.
Une “polémique nauséabonde” pour Braun-Pivet
Face à la bronca, l’entourage de la présidente de l’Assemblée a rapidement réagi pour démentir et dénoncer une “polémique nauséabonde” qui n’aurait “aucun sens”. “Il n’est nul besoin des voix du RN pour qu’une candidature issue du bloc central réunisse plus de voix” que les autres groupes, affirme-t-on.
Yaël Braun-Pivet elle-même s’est exprimée vendredi lors d’une réunion à l’Élysée. Refusant de céder aux sirènes de l’ostracisation, elle a réaffirmé sa position selon laquelle “l’ensemble des partis soient représentés” aux postes à responsabilité de l’Assemblée, au nom d’une “logique institutionnelle”.
Une position difficile pour la majorité
Mais cette ligne provoque des remous jusque dans la majorité. Car derrière la polémique sur de supposées tractations, c’est bien la question de l’attitude à adopter face au RN qui se pose. Les macronistes doivent-ils les exclure ou accepter de travailler avec eux, au risque de se voir accuser de compromission ?
Un dilemme d’autant plus épineux qu’avec un peu moins de 170 députés, la majorité présidentielle n’a pas les moyens de se passer des voix de l’opposition. Elle pourrait donc être tentée de s’appuyer sur le RN (environ 90 députés) et une partie des Républicains (une soixantaine d’élus) pour faire barrage à la NUPES (environ 150 députés).
«La ligne de Yaël Braun-Pivet n’est pas celle de la majorité qui veut combattre le RN»
Un cadre de la majorité cité par Le Monde
Mais au sein de la Macronie, beaucoup rejettent cette option. “La ligne de Yaël Braun-Pivet n’est pas celle de la majorité qui veut combattre le RN”, confie ainsi un cadre au Monde. Les députés écologistes, insoumis et socialistes ont d’ailleurs fait savoir cette semaine qu’ils étaient déterminés à empêcher le RN d’accéder aux postes stratégiques de l’Assemblée.
L’embarras du camp présidentiel
Voilà donc les macronistes face à un choix cornélien. S’allier au RN, même ponctuellement, c’est prendre le risque de brouiller leur message antiextrémiste et de s’exposer aux attaques de la gauche. Mais refuser tout compromis, c’est aussi s’enfermer dans une position minoritaire qui pourrait paralyser l’Assemblée.
Une équation politique compliquée dont Yaël Braun-Pivet semble avoir pris la mesure. Mais en refusant de choisir un camp, elle s’expose à son tour aux critiques. Bref, entre accusations de collusion et volonté d’ouverture, la présidente sortante de l’Assemblée est en train de devenir malgré elle le symbole de toutes les contradictions stratégiques de la macronie.