Imaginez : vous vous réveillez un matin, Bitcoin à 92 000 $, tout va bien, les bulls célèbrent. Et puis, en quelques heures, Oracle publie des résultats décevants et annonce encore plus de dette pour payer ses data-centers IA. Résultat ? Nvidia chute, le Nasdaq vacille… et Bitcoin perd 4 000 $ dans la foulée. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est exactement ce qui s’est passé le 11 décembre 2025.
Ce qui était autrefois une simple coïncidence est devenu une corrélation structurelle effrayante. Bitcoin n’est plus seulement « l’or numérique ». Il est devenu, malgré lui, un actif ultra-sensible à l’humeur des géants de l’intelligence artificielle.
Bitcoin et l’IA : une liaison dangereuse qui change tout
Depuis l’été 2025, la corrélation roulante à 90 jours entre Bitcoin et Nvidia a atteint des niveaux jamais vus. Quand Jensen Huang éternue, Satoshi tremble. Et ce n’est pas qu’une question de sentiment : c’est une réalité macro-économique profonde.
Pourquoi cette corrélation est devenue explosive
Plusieurs phénomènes se sont alignés en même temps :
- Les mêmes fonds macro (hedge funds, multi-stratégies) détiennent à la fois Nvidia, Oracle, Microsoft… et Bitcoin via les ETF spot.
- Le narratif « IA + blockchain » a convaincu les investisseurs que les deux thèmes étaient complémentaires.
- La liquidité mondiale, moteur principal du prix du Bitcoin depuis 2020, finance aujourd’hui massivement les infrastructures IA via dette corporate et crédit privé.
Résultat : quand le marché commence à douter de la rentabilité des investissements IA, il vend tout ce qui est « risque ». Et Bitcoin fait partie du panier.
Oracle, le canari dans la mine de charbon IA
Le 11 décembre, Oracle a annoncé des revenus inférieurs aux attentes tout en révélant un plan de dépenses colossales pour des data-centers dédiés à l’IA. Pour financer cela ? Encore plus de dette long terme. Les CDS (credit default swaps) de la société se sont immédiatement tendus.
Le marché a compris en quelques minutes : si même Oracle, pilier du cloud enterprise, doit s’endette massivement sans générer de cash-flow immédiat, alors toute la chaîne de valeur IA repose sur des promesses futures très fragiles.
« Nous assistons à un niveau d’endettement technologique supérieur à celui observé avant l’éclatement de la bulle internet », a déclaré le chef économiste de Moody’s en novembre 2025.
Les chiffres qui font peur
| Indicateur | Valeur actuelle | Pic bulle dot-com |
| Buffett Indicator (US) | 210 % | 204 % |
| Dette tech / EBITDA moyen | 6,8x | 5,9x |
| Émission obligataire Big Tech 2025 | 420 Md$ | 310 Md$ (2000 ajusté) |
| Corrélation BTC/Nvidia (90j) | 0,87 | N/A |
Ces chiffres ne mentent pas : nous sommes techniquement déjà au-delà des niveaux de valorisation de la bulle internet.
Le rôle inquiétant du crédit privé
Ce qui rend la situation encore plus explosive, c’est le mode de financement. Une part croissante des data-centers et GPU est financée par le private credit, ce marché parallèle de 2 000 milliards de dollars peu régulé et très opaque.
La Banque d’Angleterre et la BCE ont toutes les deux publié des alertes en 2025 : en cas de correction brutale des valorisations IA, les fonds de private credit pourraient déclencher une spirale de ventes forcées, exactement comme les CDO en 2008.
Bitcoin : première victime, dernier gagnant ?
Voici le paradoxe fascinant.
En cas de krach IA :
- Les fonds macro vendent d’abord Bitcoin (liquidité immédiate)
- Les ETF spot subissent des sorties massives
- Le prix peut chuter de 30 à 50 % en quelques semaines
- Mais… les banques centrales réagissent par un assouplissement massif
- Et historiquement, Bitcoin explose à la hausse dans les 12-18 mois suivants
On l’a vu en mars 2020 : -60 % en quelques jours, puis x20 en 18 mois grâce à la planche à billets.
Le FMI lui-même a écrit dans son rapport d’octobre 2025 : « Une correction désordonnée des actifs risqués liés à l’IA augmenterait la probabilité d’une réponse accommodante des banques centrales. » Traduction : ils vont ré-ouvrir les robinets.
La dominance Bitcoin comme signal d’alerte
Un indicateur peu suivi par le grand public est en train de hurler : la dominance Bitcoin est repassée au-dessus de 58 % fin 2025, son plus haut depuis 2021.
Quand la dominance monte en période de stress, cela signifie que les investisseurs fuient les altcoins pour se réfugier… dans Bitcoin. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui : le marché sent le danger et se concentre sur l’actif le plus liquide et le plus institutionnel.
Que faire concrètement en décembre 2025 ?
Personne n’a de boule de cristal, mais voici plusieurs stratégies raisonnables :
- Garder une poche de liquidité importante (USDT, cash) pour acheter le dip si la corrélation se brise violemment
- Surveiller les CDS des grands noms IA (Oracle, Broadcom, Super Micro)
- Regarder le spread high yield US : s’il s’élargit brutalement, c’est le signal
- Préparer psychologiquement un -40 % temporaire sur BTC… suivi potentiellement d’un x3 en 2026-2027
Car oui, le scénario le plus probable reste haussier à moyen terme. Mais le chemin risque d’être extrêmement violent.
Conclusion : un moment historique
Bitcoin n’a jamais été aussi fort (92 000 $, ETF qui absorbent des milliards chaque mois, adoption institutionnelle massive) et jamais aussi vulnérable à la fois.
La bulle IA représente à la fois le plus grand risque court terme et paradoxalement la plus belle opportunité long terme. Si les banques centrales doivent sauver l’économie d’un krach technologique, Bitcoin sera, comme toujours, le grand bénéficiaire de la création monétaire.
Alors oui, les prochains mois risquent d’être terrifiants. Mais ceux qui comprendront ce mécanisme sortiront renforcés. L’histoire ne ment jamais : chaque grande crise a été suivie d’un nouveau cycle haussier pour Bitcoin, plus fort que le précédent.
La seule question qui reste : êtes-vous prêt pour le prochain tour de manège ?









