ActualitésPolitique

Benjamin Bernard, Journaliste beIN Sports, Crée une Polémique avec un Tweet Insultant

Le tweet du journaliste de beIN Sports Benjamin Bernard insultant 12 millions d'électeurs RN fait scandale. Retour sur cette polémique qui secoue le monde médiatique et politique à l'aube des législatives 2024. Bernard, s'étant excusé, soulève des questions sur la neutralité des journalistes...

Un simple tweet peut-il ébranler toute une profession ? C’est la question qui agite les médias français après le message polémique publié par Benjamin Bernard, journaliste de beIN Sports, à propos des électeurs du Rassemblement National. Retour sur une controverse révélatrice des tensions qui traversent la société à l’approche des élections législatives de 2024.

Le tweet de la discorde

Le 30 juin 2024, au lendemain du premier tour des législatives qui voit le RN arriver en tête, Benjamin Bernard publie sur son compte Twitter personnel un message sans équivoque :

“12 millions de fdp dans notre pays. Voilà, il fallait que ça sorte”

– Tweet de Benjamin Bernard, depuis supprimé

Derrière l’abréviation injurieuse, on comprend que le journaliste vise les 12 millions de Français ayant voté pour le parti de Marine Le Pen. Le tweet, rapidement relayé et commenté, provoque un tollé sur les réseaux sociaux.

Indignation et clivages

La polémique ne tarde pas à enfler. Politiques, éditorialistes, anonymes : les réactions fusent pour condamner les propos du journaliste. « Inacceptable », « scandaleux », « irresponsable »… Les qualificatifs ne manquent pas.

Mais au-delà de l’indignation légitime, les commentaires reflètent surtout les divisions profondes qui traversent l’opinion. Pour les sympathisants RN, ce dérapage illustre le « mépris » et la « déconnexion » des élites médiatiques face aux classes populaires. À l’inverse, certains saluent le « courage » d’un journaliste osant exprimer une colère partagée par de nombreux Français.

L’embarrassant mea culpa

Acculé, Benjamin Bernard finit par supprimer son message. Il publie dans la foulée des excuses, reconnaissant une faute :

Mon avis, mes opinions, n’engagent que moi. Mais le tweet qui a tant fait réagir, c’était aussi me rabaisser à leur niveau. La haine attise la haine. On arrête les frais ici.

– Tweet d’excuses de Benjamin Bernard

Malgré ce repentir apparent, le mal est fait. BeIN Sports se désolidarise de son journaliste dans un communiqué, rappelant son « devoir de neutralité ». Mais la chaîne peut difficilement sanctionner un salarié pour des propos tenus à titre privé, aussi choquants soient-ils.

Déontologie et limites du journalisme engagé

Au-delà du cas Benjamin Bernard, cette polémique ravive le débat sur la liberté d’expression des journalistes. Si leur droit à une opinion politique est acquis, beaucoup estiment que leur exposition médiatique impose une certaine réserve.

D’autres défendent au contraire la possibilité d’un journalisme « engagé », refusant une neutralité artificielle face à la montée des extrêmes. Un équilibre difficile à trouver, comme le reconnaît Bernard dans son tweet d’excuses :

La France est le pays des Droits de l’Homme et doit le rester. Mon coeur saigne ce soir.

– Tweet d’excuses de Benjamin Bernard

Des journalistes sous pression

Plus largement, la controverse Benjamin Bernard illustre la pression croissante qui pèse sur les journalistes dans un contexte politique tendu. Entre accusations de partialité, menaces sur les réseaux sociaux et tentatives d’intimidation, couvrir une campagne électorale relève de plus en plus du parcours du combattant.

Un constat amer que dressait déjà la journaliste Nassira El Moaddem, elle aussi cible d’attaques après des propos polémiques sur les électeurs RN. Tout comme Benjamin Bernard, elle avait dû s’excuser publiquement pour éteindre l’incendie médiatique.

Quelles leçons en tirer ?

Au final, l’affaire Benjamin Bernard laissera sans doute des traces. Pour le journaliste d’abord, dont la crédibilité sort durablement ébranlée de cet épisode. Pour les médias ensuite, sommés une nouvelle fois de clarifier leur rapport au politique.

Mais le principal enseignement est peut-être à chercher du côté des réseaux sociaux et de leur capacité à transformer la moindre étincelle en brasier incontrôlable. En 2024 plus que jamais, un tweet peut vous brûler les ailes. Benjamin Bernard en a fait l’amère expérience.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.