Au cœur du territoire meurtri de Gaza, une lueur d’espoir semble poindre. Selon un porte-parole des Affaires humanitaires de l’ONU, depuis l’entrée en vigueur dimanche d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, aucun pillage ni attaque de convois humanitaires n’a été signalé. Une accalmie bienvenue pour les quelque 2 millions d’habitants piégés dans cet étroit territoire, qui dépendent quasi-entièrement de l’aide internationale après 15 mois d’intenses combats.
Un flot d’aide humanitaire déferle sur Gaza
Profitant de cette trêve encore fragile, l’aide humanitaire afflue à un rythme soutenu vers la bande de Gaza. Lundi, ce sont plus de 900 camions chargés de vivres, de médicaments et de matériaux qui ont pu pénétrer dans l’enclave, contre seulement une poignée au plus fort des hostilités. Dès dimanche, l’ONU avait réussi à y faire entrer 630 poids-lourds, dont 300 à destination du nord de Gaza, zone particulièrement dévastée par les bombardements.
Soulager une population à bout de forces
Les priorités de l’aide internationale sont claires : nourrir une population affamée en rouvrant des boulangeries, soigner les blessés en réapprovisionnant les hôpitaux durement éprouvés, rétablir l’accès à l’eau potable, offrir des abris de fortune aux familles dont le logement a été pulvérisé. Un défi titanesque tant les dégâts sont immenses, surtout dans le nord du territoire où les habitants ne retrouvent bien souvent que des montagnes de gravats jonchées de munitions non explosées.
Jusqu’à présent, au cours des deux premiers jours, il n’y a eu aucun signalement de pillage ou d’attaque contre les travailleurs humanitaires. Et j’espère que cela continuera ainsi.
Jens Laerke, porte-parole de l’Ocha
Une distribution complexe sur un territoire dévasté
Si l’entrée des convois se déroule sans accroc notable depuis dimanche, leur acheminement à travers la bande de Gaza reste un défi. Les gravats et les munitions non explosées entravent la circulation, notamment dans le nord, tandis que d’importants mouvements de population compliquent la tâche des humanitaires. Beaucoup tentent de regagner leur logement, souvent réduit à un tas de ruines. L’ONU peine encore à chiffrer précisément l’aide distribuée, une grande partie se trouvant pour l’instant stockée dans des entrepôts.
Reconstruire Gaza, un chantier au long cours
Au-delà de l’urgence humanitaire, c’est un véritable chantier de reconstruction qui attend la bande de Gaza. Ses infrastructures, déjà chancelantes après 15 ans de blocus, ont été ravagées par 15 mois d’intenses combats. Écoles, hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité, routes : tout est à rebâtir pour permettre aux Gazaouis de retrouver des conditions de vie décentes. Un défi au long cours qui nécessitera une mobilisation internationale et des garanties de sécurité pour éviter que le cycle infernal de la violence ne reprenne.
L’espoir d’un avenir meilleur
Dans ce contexte encore précaire, l’absence de pillages et d’attaques contre l’aide humanitaire est un signal encourageant. Il témoigne d’un respect du cessez-le-feu par toutes les parties mais aussi d’une volonté de la population de tourner la page des hostilités. Les Gazaouis aspirent à la paix et à une vie normale, loin des combats et des privations. Un espoir qu’il faudra nourrir et préserver pour offrir un avenir meilleur aux enfants de Gaza, premières victimes de ce conflit qui n’a que trop duré.