Le football argentin est une nouvelle fois endeuillé. Samedi soir, deux responsables d’un groupe de hooligans du club de Rosario Central ont été assassinés à proximité du stade Gigante de Arroyito, a annoncé la police locale. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un règlement de compte entre bandes rivales.
Les victimes identifiées comme des leaders des “barras bravas”
D’après une source proche du dossier, les deux hommes abattus étaient Andres “Pillin” Bracamonte, 53 ans, chef de la barra brava de Rosario Central, et son bras droit Daniel “Rana” Atardo, 55 ans. Les barras bravas sont des organisations mafieuses qui sévissent autour de plusieurs grands clubs argentins.
Bracamonte, pourtant interdit de stade en raison de ses antécédents violents, et Atardo circulaient en camionnette lorsqu’ils ont été pris pour cible par au moins deux tireurs qui ont ouvert le feu avant de prendre la fuite. Grièvement blessés, les deux hommes ont été secourus par des témoins et transportés à l’hôpital, où ils sont décédés des suites de leurs blessures.
Piste d’un règlement de compte privilégiée
L’embuscade meurtrière s’est déroulée peu après la défaite 1-0 de Rosario Central face à San Lorenzo, un match auquel aucun groupe de supporters visiteurs n’assistait. Selon les enquêteurs, la piste d’un règlement de compte entre bandes de hooligans rivales est donc privilégiée à ce stade.
Au cours de ses 25 années à la tête de la barra brava de Rosario Central, Andres Bracamonte avait déjà fait l’objet d’une trentaine de tentatives d’assassinat, rapportent les médias locaux. Il était également poursuivi dans plusieurs affaires d’extorsion, d’association de malfaiteurs et de blanchiment d’argent. La veille du drame, il avait comparu devant un tribunal pour violences sexistes.
Le fléau des violences liées au football en Argentine
Ce double assassinat met une nouvelle fois en lumière le problème endémique des violences liées au football en Argentine. Depuis la création du championnat professionnel il y a plus d’un siècle, les affrontements entre groupes de supporters ont fait plus de 300 morts selon l’ONG Salvemos al Futbol.
Face à ce drame, Luis Maldonado, le chef de la police de la province de Santa Fe, a déclaré qu’il fallait “retrousser les manches pour assainir la situation et apporter une réponse à la société”. Un défi de taille tant l’emprise des barras bravas, qui bénéficient souvent de complicités au plus haut niveau, reste forte sur le football argentin.
L’impunité dont jouissent nombre de leurs leaders renforce le sentiment d’un phénomène hors de contrôle. Le double meurtre du week-end appelle des mesures fortes de la part des autorités et des instances du football pour endiguer ces violences qui ternissent l’image du ballon rond en Argentine et endeuillent régulièrement le pays.