Alors que la poussière des élections présidentielles américaines de 2024 retombe à peine, les géants de la crypto ont déjà les yeux rivés sur le prochain round : les élections de mi-mandat de 2026. En tête de file, la firme de capital-risque Andreessen Horowitz (a16z) qui vient d’annoncer une nouvelle contribution massive de 23 millions de dollars au super PAC pro-crypto FairShake.
Chris Dixon, associé d’a16z et dirigeant de sa branche crypto, a déclaré dans un post de blog : “Quel que soit le résultat des élections de 2024, nous restons engagés à soutenir les décideurs politiques, indépendamment de leur couleur, qui œuvreront pour un cadre réglementaire pragmatique protégeant les consommateurs tout en permettant à l’industrie de se développer”. Un message clair : la bataille pour la régulation des cryptos est loin d’être terminée.
FairShake, le bras armé de la crypto en politique
Avec ce nouveau chèque d’a16z, le super PAC FairShake et ses branches affiliées – Protect Progress côté démocrate et Defend American Jobs côté républicain – disposent désormais d’un trésor de guerre de 78 millions de dollars pour les élections de mi-mandat 2026. La semaine dernière, la plateforme d’échange Coinbase avait déjà engagé 25 millions supplémentaires. De quoi donner à la crypto une influence significative dans les débats à venir.
FairShake n’en est pas à son coup d’essai. Lors du cycle électoral 2023-2024, le PAC avait levé plus de 200 millions de dollars, avec Coinbase comme premier contributeur individuel (près de 100 millions au total). Andreessen Horowitz avait aussi mis la main à la poche, à hauteur d’environ 60 millions cumulés. D’autres grands noms de la crypto comme Ripple (50M$), Jump, Circle ou Kraken ont également soutenu FairShake.
Un pari à long terme sur l’avenir réglementaire des cryptos
Si le résultat final des élections de 2024 reste incertain, une chose est sûre : la crypto ne compte pas lâcher du terrain sur le front politique. Avec des investissements aussi massifs plusieurs années à l’avance, des acteurs comme a16z et Coinbase montrent qu’ils jouent une partie d’échecs en plusieurs coups.
L’objectif ? Façonner un environnement législatif et réglementaire propice au développement de l’industrie crypto sur le long terme. Pour y parvenir, la stratégie consiste à placer au Congrès des élus acquis à la cause, quel que soit leur bord politique.
Un pari osé au moment où les cryptos sont sous le feu des critiques, entre scandales à répétition (FTX en tête) et craintes sur leur utilisation à des fins illicites. Mais aussi un pari potentiellement payant si la crypto parvient à s’imposer comme une classe d’actifs incontournable nécessitant un encadrement spécifique.
Le nerf de la guerre politique
Dans la bataille d’influence qui s’annonce, l’argent sera plus que jamais le nerf de la guerre. Et de ce point de vue, les chiffres donnent le tournis. Pour le seul cycle électoral 2024, les dépenses de campagne pourraient avoisiner les 10 milliards de dollars selon les estimations.
Dans ce contexte, les 200M$ et quelques levés par FairShake en font déjà un poids lourd. Avec 78M$ déjà en caisse pour 2026, le PAC s’impose comme un acteur incontournable du lobbying crypto. De quoi donner des sueurs froides aux régulateurs et espoirs aux entrepreneurs de la blockchain…
Une chose est sûre : la partie d’échecs géopolitique autour des cryptomonnaies ne fait que commencer. Et à ce jeu-là, des fonds comme Andreessen Horowitz semblent déterminés à jouer plusieurs coups d’avance. Reste à savoir si leur stratégie portera ses fruits… rendez-vous aux élections de 2026 !