En ces temps troublés au Moyen-Orient, deux alliés de longue date ont choisi d’afficher leur unité et leur détermination face aux multiples défis qui secouent la région. Dimanche dernier, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s’est rendu à Jérusalem pour une rencontre au sommet avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. L’occasion pour les deux hommes d’État d’envoyer un message fort sur les dossiers brûlants que sont Gaza, l’Iran ou encore la Syrie.
Une « stratégie commune » pour Gaza
Sans surprise, la situation dans la bande de Gaza était au cœur des discussions. Théâtre d’une guerre dévastatrice opposant Israël au Hamas, le territoire palestinien devrait selon « Bibi » faire l’objet d’une « stratégie commune » entre les deux pays. Le Premier ministre israélien a d’ailleurs salué la « vision audacieuse » du président américain, qui a proposé ni plus ni moins que de prendre le contrôle de Gaza et d’en déplacer les habitants vers les pays voisins. Une perspective qui devrait se concrétiser avec le soutien d’Israël, a prévenu Netanyahou.
De son côté, Marco Rubio a insisté sur la nécessité d' »éliminer » le Hamas, conformément aux objectifs militaires israéliens. Le chef du gouvernement a renchéri en menaçant d’ouvrir les « portes de l’enfer » si tous les otages aux mains du mouvement islamiste n’étaient pas libérés sans exception.
L’Iran dans le viseur
L’Iran et son programme nucléaire controversé ont également été pointés du doigt par les deux dirigeants. Israël se dit déterminé à « finir le travail » contre la menace iranienne avec le soutien de Washington, évoquant les coups portés aux alliés de Téhéran dans la région comme le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.
« La plus grande source d’instabilité »
– Selon Marco Rubio au sujet de l’Iran
Les Occidentaux s’inquiètent de l’état d’avancement du programme nucléaire iranien, soupçonnant la République islamique de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis répétés. Une ligne rouge pour Israël et ses alliés.
La Syrie dans le radar israélien
Autre sujet de préoccupation pour l’État hébreu : la situation à sa frontière avec la Syrie. Benyamin Netanyahou a prévenu qu’Israël « agirait » en cas de menace émanant du voisin syrien, où le pouvoir de Bachar al-Assad s’est effondré en décembre dernier. Les forces israéliennes ont depuis déployé des troupes dans une zone tampon du Golan, un plateau stratégique majoritairement contrôlé et annexé par Israël.
Se méfiant des nouvelles autorités syriennes, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes sur des sites militaires de l’ancien régime afin d’empêcher le transfert d’armes vers des groupes hostiles. Un avertissement sans frais de la part de Netanyahou:
« Si une autre force en Syrie croit qu’Israël permettra à des forces hostiles d’utiliser la Syrie comme base d’opérations contre nous, elle se trompe lourdement. »
Cette rencontre au plus haut niveau illustre la solidité des liens unissant Israël et les États-Unis. Face aux menaces qui pèsent sur leurs intérêts dans la région, les deux alliés ont choisi de resserrer les rangs et de parler d’une seule voix. Un front commun qui se veut dissuasif, mais qui risque aussi d’attiser les tensions dans une zone déjà sous haute pression.
Une alliance à toute épreuve ?
Si l’entente semble parfaite entre les gouvernements israéliens et américains, certains observateurs s’interrogent sur la pérennité de cette alliance indéfectible. Les récents changements à la tête de l’État en Israël et surtout l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche ont pu susciter des questionnements.
- Une relation « plus forte que jamais » selon l’ambassadeur israélien aux États-Unis
- Des voix critiques émergent côté démocrate sur le soutien « inconditionnel » à Israël
Malgré ces interrogations, la visite de Marco Rubio à Jérusalem semble confirmer la solidité du partenariat israélo-américain. Quels que soient les dirigeants en place, les intérêts stratégiques et la « communauté de valeurs » priment. Une constante dans un Moyen-Orient en plein bouleversement.
