C’est une agression d’une violence inouïe qui sera jugée à partir de ce lundi devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Trois hommes de 26, 27 et 39 ans sont accusés d’avoir agressé, séquestré et dépouillé un médecin à son domicile de Boulogne-Billancourt en octobre 2020. Les faits, d’une rare brutalité, avaient profondément choqué.
Un guet-apens ultra-violent
Tout commence quand la victime, un médecin exerçant en Seine-Saint-Denis, est suivie en voiture depuis son lieu de travail jusqu’à son domicile à Boulogne-Billancourt. Arrivé chez lui, il est violemment agressé par trois individus cagoulés et gantés qui s’introduisent de force à son domicile.
Là, l’enfer commence pour le médecin. Les agresseurs le rouent de coups, le ligotent avec du chatterton et des câbles électriques, puis le séquestrent. Ils fouillent son appartement de fond en comble, emportant tous les objets de valeur : bijoux, montres, matériel high-tech, argent liquide.
Séquestré et torturé pendant des heures
Mais le calvaire est loin d’être terminé pour le médecin. Pendant de longues heures, il est roué de coups, menacé et humilié par ses tortionnaires. Ces derniers lui assènent des coups de pied et de poing, et utilisent même un pistolet à impulsion électrique pour le faire souffrir.
La victime a raconté : « J’ai cru que j’allais mourir. Ils étaient déterminés et d’une violence inouïe. J’ai été frappé, électrocuté, j’ai reçu des coups dans tout le corps. C’était un véritable supplice qui a duré des heures. Je ne comprenais pas pourquoi ils s’acharnaient autant sur moi. »
Une enquête minutieuse
Après des heures de calvaire, les agresseurs finissent par prendre la fuite, laissant leur victime dans un état critique. Le médecin parvient à se détacher et à donner l’alerte. Transporté à l’hôpital, il souffre de multiples fractures et traumatismes.
L’enquête est rapidement confiée à la police judiciaire des Hauts-de-Seine. Les investigations, minutieuses, permettent d’identifier trois suspects grâce aux traces ADN retrouvées sur les liens utilisés pour attacher la victime, mais aussi aux images de vidéosurveillance.
Trois accusés devant les assises
Près de trois ans après les faits, Sankouda K., 39 ans, Moussa B., 27 ans, et Ahmed K., 26 ans, sont donc jugés à partir de ce lundi devant les assises des Hauts-de-Seine. Ils comparaissent pour violences aggravées, séquestration et vol en réunion.
D’après une source proche du dossier, les suspects sont connus de la justice pour des faits de droit commun. L’instruction n’a pas permis de déterminer les raisons de cet acharnement sur la victime qui ne les connaissait pas.
Le procès devra faire la lumière sur les motivations de cette agression ultra-violente aux allures de guet-apens qui a brisé la vie de la victime. Cette dernière souffre de graves séquelles physiques et psychologiques.
– Une source judiciaire
La question du préjudice et de la réparation sera au cœur des débats. Les accusés, qui nient les faits ou minimisent leur participation, risquent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
Les agressions de médecins en hausse
Cette affaire met en lumière la recrudescence des violences subies par les médecins, en particulier ceux exerçant en banlieue ou dans des zones sensibles. Selon un rapport de l’Ordre des médecins :
- Les signalements d’agressions ont augmenté de 37% en 2 ans
- 3 médecins sur 10 disent avoir été victimes de violences dans l’exercice de leur fonction
- Les généralistes sont les plus touchés, devant les psychiatres et les médecins urgentistes
Un phénomène préoccupant qui pousse de nombreux praticiens à vouloir jeter l’éponge, contribuant à aggraver les déserts médicaux. Les pouvoirs publics tentent de réagir en renforçant les mesures de protection et de prévention.
Le procès de l’agression ultra-violente du médecin de Boulogne-Billancourt se tiendra jusqu’au 18 novembre. Son issue sera suivie avec attention par la communauté médicale.