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Accord USA-Talibans : La Trahison d’un Allié Oublié

En 2020, les USA signent avec les talibans, abandonnant leur allié afghan. Une ex-parlementaire dévoile les dessous d’une trahison… et si l’Ukraine était la prochaine ?

Imaginez un pays soutenu pendant vingt ans par une superpuissance, puis lâché du jour au lendemain face à ses pires ennemis. En 2020, un accord historique entre les États-Unis et les talibans a scellé le destin de l’Afghanistan, laissant derrière lui un goût amer de trahison. Une ancienne figure politique afghane, aujourd’hui en exil, revient sur cet épisode douloureux et y voit des échos troublants avec la situation actuelle de l’Ukraine. Que s’est-il vraiment passé à Doha, et quelles leçons en tirer ?

Un Accord Controversé aux Conséquences Explosives

En février 2020, un document signé dans la capitale qatarie, Doha, promettait de mettre fin à deux décennies de conflit en Afghanistan. L’idée ? Un retrait progressif des forces étrangères en échange de garanties antiterroristes de la part des talibans. Mais ce texte, salué comme un pas vers la paix par certains, a vite révélé ses failles, précipitant la chute d’un gouvernement afghan déjà fragilisé.

Les Origines d’une Décision Américaine

Tout commence en 2018, sous l’administration de l’ancien président américain, décidé à en finir avec les « guerres sans fin ». Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis avaient envahi l’Afghanistan, renversé les talibans et instauré une république soutenue par une coalition internationale. Mais après vingt ans de combats, des pertes humaines colossales et une guérilla incessante, la lassitude s’installe.

Plus de 2400 soldats américains morts, des dizaines de milliers de victimes afghanes, et un constat implacable : malgré des milliards investis, le contrôle total du territoire reste un mirage. Face à ce bilan, les États-Unis choisissent une nouvelle stratégie : négocier directement avec leurs anciens ennemis.

Doha : Une Paix à Quel Prix ?

L’accord de Doha, signé le 29 février 2020, fixe un calendrier clair : les troupes étrangères quittent l’Afghanistan en 14 mois. En échange, les talibans promettent de couper les ponts avec le terrorisme et d’ouvrir un dialogue avec le gouvernement afghan. Sur le papier, une lueur d’espoir. Mais dans les faits, les choses dérapent rapidement.

« La paix était nécessaire, mais la manière dont elle a été faite a conduit à la victoire des talibans. »

– Une ancienne parlementaire afghane

À peine trois jours après la signature, les talibans lancent des attaques contre des bases afghanes. Mois après mois, ils gagnent du terrain, profitant du retrait occidental et d’un gouvernement laissé dans l’ombre des négociations. L’absence de l’Europe, pourtant pilier de la coalition, dans les discussions finales, accentue le sentiment d’abandon.

Un Vide Laissé aux Talibans

Le gouvernement afghan, exclu des pourparlers centraux, se retrouve désarmé. Une source proche des négociations confie que les talibans, en position de force, n’ont jamais eu l’intention de respecter un vrai dialogue. Le retrait américain, finalisé sous la présidence suivante en août 2021, laisse le champ libre : Kaboul tombe en quelques jours, presque sans résistance.

« Ce n’était pas une victoire des talibans, mais un cadeau qu’on leur a offert », déplore une voix afghane influente. L’armée et la police, démoralisées par le départ précipité de leurs soutiens, n’ont pas pu tenir face à l’offensive éclair.

Les Oubliés de l’Accord : Droits Humains en Péril

Un détail frappe dans le texte de Doha : pas une ligne sur les droits humains ou les droits des femmes. Une omission lourde de conséquences. Aujourd’hui, l’Afghanistan est devenu le seul pays au monde où les filles sont privées d’éducation secondaire et universitaire. Les femmes, sous un régime qualifié d’apartheid de genre par l’ONU, vivent cloîtrées, dépendantes d’un chaperon pour sortir.

  • Interdiction d’étudier après le primaire pour les filles.
  • Exclusion des emplois publics et privés pour les femmes.
  • Obligation de se couvrir intégralement en public.

Cette régression brutale contraste avec les deux décennies d’efforts pour bâtir une société plus ouverte. Une ex-parlementaire, rescapée de plusieurs attentats, témoigne de sa douleur face à ce retour en arrière, qu’elle impute à une paix mal négociée.

Afghanistan et Ukraine : un Parallèle Inquiétant

Depuis son exil, cette même voix observe un autre théâtre de crise : l’Ukraine. Longtemps soutenue par les États-Unis face à la Russie, cette nation fait aujourd’hui face à des incertitudes similaires. Des rumeurs de rapprochement entre Washington et Moscou, conjuguées à une possible réduction de l’aide militaire, font craindre un scénario afghan bis.

« Quand un pays dépend trop des puissances étrangères, il risque la trahison », souligne-t-elle. Les images d’un président ukrainien humilié lors d’une rencontre avec son homologue américain rappellent à cette exilée les derniers jours de la République afghane.

Les Leçons d’un Échec

Que reste-t-il de l’Afghanistan post-2021 ? Une violence en baisse, certes, mais une économie en ruines et une population sous le joug d’un régime oppressif. Pour beaucoup, l’accord de Doha incarne une paix au rabais, où les intérêts géopolitiques ont primé sur les valeurs humaines.

Année Événement Conséquence
2001 Invasion américaine Chute des talibans
2020 Accord de Doha Retrait des troupes
2021 Prise de Kaboul Retour des talibans

Ce tableau simplifié cache une réalité complexe : des années de sacrifices réduites à néant par des choix diplomatiques contestables. Et si l’Ukraine suivait le même chemin ?

Vers un Avenir Incertain

À des milliers de kilomètres de Kaboul, une ancienne voix afghane continue de plaider pour que l’histoire ne se répète pas. Elle appelle les nations à garder la main sur leur destin, loin des jeux de pouvoir des grandes puissances. Car au bout du compte, ce sont les populations qui paient le prix des accords signés en leur nom, mais sans leur voix.

Une leçon à retenir : la paix ne se construit pas sur l’abandon des plus faibles.

L’Afghanistan de 2020 et l’Ukraine d’aujourd’hui partagent un point commun : la fragilité d’une dépendance excessive envers des alliés parfois inconstants. Une réflexion qui résonne alors que le monde observe, impuissant, les soubresauts de l’histoire.

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