Imaginez un pays où les champs de panneaux solaires s’étendent à perte de vue, où les éoliennes tournent majestueusement sous un ciel bleu, et où les cheminées des centrales à charbon s’effacent peu à peu. Ce pays, c’est la Chine, qui vient de franchir une étape historique : pour la première fois, sa capacité en énergie éolienne et solaire dépasse celle des installations thermiques, principalement alimentées par le charbon. Ce tournant, annoncé en avril 2025, marque un jalon dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais comment en est-on arrivé là, et que signifie ce changement pour l’avenir ?
Un virage énergétique monumental
La Chine, souvent pointée du doigt comme le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, fait un pas audacieux vers un avenir plus vert. En seulement un trimestre, le pays a installé 74,33 millions de kilowatts de nouvelles capacités solaires et éoliennes, portant le total à 1,482 milliard de kilowatts. Ce chiffre, impressionnant, dépasse désormais les 1,451 milliard de kilowatts des installations thermiques. Cette bascule symbolique illustre l’engagement accéléré du pays dans la transition énergétique.
Mais ce n’est pas tout. Derrière ces chiffres se cache une stratégie ambitieuse : atteindre un pic des émissions de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Ces objectifs, fixés il y a quelques années, semblaient alors presque utopiques pour un pays où 60 % de l’énergie provient encore du charbon. Pourtant, les efforts massifs dans les énergies renouvelables commencent à porter leurs fruits.
Pourquoi la Chine mise-t-elle autant sur le renouvelable ?
La Chine n’a pas seulement suivi une tendance mondiale ; elle a pris les devants. Le pays construit aujourd’hui près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis. Mais pourquoi un tel investissement ? La réponse réside dans une combinaison de facteurs :
- Pression environnementale : Les niveaux élevés de pollution atmosphérique, notamment dans les grandes villes, ont poussé le gouvernement à agir.
- Leadership mondial : En se positionnant comme un champion des énergies propres, la Chine cherche à renforcer son influence internationale.
- Indépendance énergétique : Réduire la dépendance au charbon importé est une priorité stratégique.
- Innovation technologique : Les avancées dans les panneaux solaires et les éoliennes ont rendu ces énergies plus compétitives.
Ces efforts ne sont pas sans paradoxe. Alors que la Chine investit massivement dans les énergies vertes, elle continue de construire des centrales à charbon. Ce double jeu énergétique, souvent critiqué, reflète la complexité de la transition dans un pays de 1,4 milliard d’habitants.
« La Chine ne ralentira pas ses efforts contre le réchauffement climatique, quelle que soit l’évolution de la situation internationale. »
Un haut dirigeant chinois, avril 2025
Un modèle à double tranchant
La Chine est un cas d’école en matière de transition énergétique. D’un côté, elle est le leader incontesté des énergies renouvelables. De l’autre, elle reste le plus grand consommateur de charbon au monde. Ce paradoxe, parfois qualifié de « en même temps énergétique », soulève des questions sur la cohérence de sa stratégie.
Pour mieux comprendre, jetons un œil aux chiffres clés de cette transition :
Type d’énergie | Capacité installée (milliards de kW) | Part dans le mix énergétique |
---|---|---|
Éolienne et solaire | 1,482 | En croissance rapide |
Thermique (charbon) | 1,451 | 60 % de l’énergie totale |
Ces chiffres montrent que, bien que les énergies renouvelables gagnent du terrain, le charbon reste un pilier du système énergétique chinois. La transition, bien que spectaculaire, est loin d’être achevée.
Les nouveaux engagements climatiques
En avril 2025, un haut dirigeant chinois a réaffirmé l’engagement du pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. Lors d’un discours, il a promis que la Chine dévoilerait de nouveaux objectifs climatiques pour 2035 avant la COP30 en novembre. Ces engagements ne se limiteront pas au dioxyde de carbone, mais incluront tous les gaz à effet de serre, une avancée significative.
Cette annonce intervient dans un contexte international tendu, marqué par le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sous l’impulsion de Donald Trump. En se positionnant comme un leader climatique, la Chine cherche à combler le vide laissé par d’autres grandes puissances.
La Chine pourrait-elle devenir le moteur de la lutte mondiale contre le changement climatique ?
Les défis à venir
Si les progrès sont indéniables, la route vers la neutralité carbone est semée d’embûches. Parmi les défis majeurs :
- Modernisation du réseau : Intégrer des énergies renouvelables instables (solaire et éolien) nécessite un réseau électrique plus flexible.
- Réduction du charbon : Fermer les centrales thermiques sans compromettre l’approvisionnement énergétique est un casse-tête.
- Coût économique : La transition représente un investissement colossal, même pour la deuxième économie mondiale.
En outre, la Chine doit composer avec des pressions internationales croissantes. Les partenaires commerciaux, notamment en Europe, exigent des produits à faible empreinte carbone, ce qui pousse le pays à accélérer sa transition.
Un modèle pour le monde ?
La Chine, par son envergure et ses contradictions, offre une leçon unique. Elle montre qu’une transition énergétique massive est possible, même pour un géant industriel. Mais elle rappelle aussi que le chemin vers la durabilité est complexe, nécessitant des compromis et une vision à long terme.
Pour les autres nations, le modèle chinois peut inspirer, mais il doit être adapté. Les pays en développement, par exemple, pourraient s’inspirer de l’approche pragmatique de la Chine, qui combine croissance économique et investissements verts.
« La transition énergétique est un marathon, pas un sprint. Chaque pas compte, mais la ligne d’arrivée est encore loin. »
Expert en énergie renouvelable, 2025
Et après ?
Le dépassement des capacités thermiques par les énergies renouvelables est une victoire symbolique, mais elle n’est que le début. La Chine devra maintenir ce rythme effréné tout en réduisant sa dépendance au charbon. Les annonces attendues pour la COP30 seront scrutées de près, car elles donneront le ton pour la prochaine décennie.
En attendant, une chose est claire : la Chine redessine le paysage énergétique mondial. Et si ce géant parvient à concilier croissance, innovation et durabilité, il pourrait bien montrer la voie à suivre.
Et vous, pensez-vous que la Chine deviendra le leader de la transition énergétique mondiale ?