A moins de deux semaines du premier tour des législatives anticipées, les électeurs d’Emmanuel Macron se mobilisent. Leur objectif : éviter à tout prix une cohabitation avec le Front populaire de Jean-Luc Mélenchon ou le Rassemblement national de Jordan Bardella. Mais après la lourde défaite aux européennes, les macronistes devront relever plusieurs défis pour conserver une majorité à l’Assemblée.
La « montée des extrêmes », principal moteur de mobilisation
Pour beaucoup d’électeurs de la majorité présidentielle, ce scrutin législatif est crucial. Il en va de « la survie de notre démocratie » confie Paul, 28 ans, marcheur de la première heure. Cadre dans la fonction publique à Toulouse, il craint de voir arriver au pouvoir « des forces délétères, qu’elles viennent de l’extrême-gauche ou de l’extrême-droite ». Un sentiment partagé par de nombreux macronistes.
Face à cette menace, pas question de rester les bras croisés. « Il faut se battre, aller convaincre sur le terrain, mobiliser notre camp » martèle Nadia, 45 ans, chef d’entreprise à Lyon. À ses yeux, le camp présidentiel est « la seule option raisonnable » pour « faire barrage au populisme et poursuivre les réformes ».
Le paradoxe de la dissolution
Si la peur de l’extrémisme motive les troupes macronistes, beaucoup s’interrogent sur la stratégie du président. La décision de dissoudre l’Assemblée, annoncée le soir de la défaite aux européennes, en a surpris plus d’un. « Un vrai pari » pour Édouard, 32 ans, consultant à Paris. « En renvoyant les Français aux urnes, Emmanuel Macron prend le risque de voir sa majorité laminée » analyse-t-il.
Mais pour l’exécutif, il s’agissait du seul moyen « d’apaiser la colère » après des mois de tensions sociales et politiques. Une façon aussi de couper l’herbe sous le pied des oppositions qui réclamaient ce scrutin à cor et à cri. Maintenant, « à nous d’éviter la cohabitation » affirme Paul, bien décidé à transformer l’essai.
Reconstruire une majorité, mission impossible ?
Pour cela, les macronistes devront d’abord remobiliser leurs électeurs, sonnés par l’échec cuisant du scrutin européen. Pas une mince affaire alors que beaucoup se sont réfugiés dans l’abstention. Il faudra aussi aller chercher de nouveaux soutiens, à gauche comme à droite, pour compenser l’hémorragie vers les partis protestataires.
On doit pouvoir compter sur nos alliés de la social-démocratie et de la droite républicaine pour bâtir une majorité de projets.
Nadia, chef d’entreprise macroniste
Mais la tâche s’annonce ardue face à des oppositions revigorées. À gauche, LFI est parvenue à fédérer toutes les forces politiques, des communistes aux socialistes, sous la bannière du Front populaire. Un cartel électoral qui pourrait vampiriser une partie de l’aile gauche de la macronie.
À droite, Les Républicains ont scellé une alliance inédite avec le RN. Cette union des droites inquiète dans les rangs présidentiels, qui craignent de voir partir leurs électeurs les plus conservateurs. « On risque de se faire laminer en étau » redoute Édouard.
Changer de logiciel pour l’emporter
Pour s’en sortir, les macronistes devront donc changer leur fusil d’épaule. Exit la « politique d’en-haut » et la verticalité jupitérienne. Place au terrain, à la « pédagogie de la réforme » et à « l’écoute des Français ». Un virage stratégique amorcé par Emmanuel Macron lui-même, omniprésent dans cette campagne.
- Aller au contact des citoyens
- Expliquer le bilan et le projet
- Créer une dynamique positive
Voilà les priorités de la macronie pour les deux prochaines semaines. L’objectif est clair : « arracher une majorité coûte que coûte pour garantir la stabilité du pays » martèle Paul. Un député de la majorité sortante va plus loin : « C’est une question de survie pour notre famille politique. Si on perd, ce sera la Bérézina ».
Verdict dans 15 jours. D’ici là, les « marcheurs » vont devoir cravacher pour ne pas se laisser déborder par leurs adversaires. En espérant que leur champion, Emmanuel Macron, réussisse son pari le plus risqué depuis son entrée en politique.
On doit pouvoir compter sur nos alliés de la social-démocratie et de la droite républicaine pour bâtir une majorité de projets.
Nadia, chef d’entreprise macroniste
Mais la tâche s’annonce ardue face à des oppositions revigorées. À gauche, LFI est parvenue à fédérer toutes les forces politiques, des communistes aux socialistes, sous la bannière du Front populaire. Un cartel électoral qui pourrait vampiriser une partie de l’aile gauche de la macronie.
À droite, Les Républicains ont scellé une alliance inédite avec le RN. Cette union des droites inquiète dans les rangs présidentiels, qui craignent de voir partir leurs électeurs les plus conservateurs. « On risque de se faire laminer en étau » redoute Édouard.
Changer de logiciel pour l’emporter
Pour s’en sortir, les macronistes devront donc changer leur fusil d’épaule. Exit la « politique d’en-haut » et la verticalité jupitérienne. Place au terrain, à la « pédagogie de la réforme » et à « l’écoute des Français ». Un virage stratégique amorcé par Emmanuel Macron lui-même, omniprésent dans cette campagne.
- Aller au contact des citoyens
- Expliquer le bilan et le projet
- Créer une dynamique positive
Voilà les priorités de la macronie pour les deux prochaines semaines. L’objectif est clair : « arracher une majorité coûte que coûte pour garantir la stabilité du pays » martèle Paul. Un député de la majorité sortante va plus loin : « C’est une question de survie pour notre famille politique. Si on perd, ce sera la Bérézina ».
Verdict dans 15 jours. D’ici là, les « marcheurs » vont devoir cravacher pour ne pas se laisser déborder par leurs adversaires. En espérant que leur champion, Emmanuel Macron, réussisse son pari le plus risqué depuis son entrée en politique.