Alors que la campagne pour les élections législatives anticipées bat son plein, le président Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots pour épingler ce qu’il considère comme les programmes «totalement irréalistes» et «incohérents» présentés par les deux blocs d’opposition que sont le Rassemblement national et la gauche réunie sous la bannière de la Nupes. Des propositions qui, selon lui, feraient «porter un très grand danger» à l’économie française.
Des programmes très coûteux pointés du doigt
Interrogé en marge du sommet du G7 qui se tenait à Bari en Italie, le chef de l’État n’y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il estime être des projets dispendieux et périlleux pour les finances publiques. D’après ses calculs, les programmes économiques de la Nupes et du RN «coûtent par an entre 100 et 400 milliards d’euros».
Des promesses «non financées» qui constituent à ses yeux soit un manque «d’honnêteté politique», soit un choix potentiellement désastreux pour le pays, avec des répercussions probables non seulement sur les taux d’intérêt de la dette française mais aussi sur le porte-monnaie des contribuables et épargnants.
Ce sont des programmes qui n’ont soit pas d’honnêteté politique, soit qui font porter un très grand danger, pas seulement à l’économie française et à ses taux d’intérêt, mais je crois à nos compatriotes, contribuables, épargnants.
Emmanuel Macron
Les turbulences financières comme avertissement
Pour étayer son propos, Emmanuel Macron s’est appuyé sur les fortes turbulences actuellement observées sur les marchés financiers. Des soubresauts qui donneraient selon lui «un avant-goût de ce que serait en effet l’avènement de programmes économiques totalement irréalistes».
L’augmentation du Smic, le blocage des prix, le rétablissement de l’ISF ou encore l’abaissement de l’âge de départ à la retraite à 60 ans… Autant de propositions phares mises en avant par la gauche mais jugées budgétairement intenables et économiquement dangereuses par le président de la République.
Des oppositions «incohérentes» sur les sujets internationaux
Au-delà des enjeux économiques et financiers, Emmanuel Macron a également déploré les positions «incohérentes» des oppositions sur les grands dossiers internationaux comme la guerre en Ukraine ou le conflit israélo-palestinien.
Evoquant le «spectacle de grande incohérence» offert par la gauche sur ces sujets, avec des protagonistes qui «pensent le contraire» les uns des autres, le chef de l’État a ironisé : «on est chez les fous, ce n’est pas sérieux».
Un plaidoyer pro domo à deux semaines du scrutin
Si Emmanuel Macron se montre aussi offensif dans ses critiques, c’est que l’enjeu est de taille à quelques jours seulement des élections législatives des 12 et 19 juin. Malgré des sondages pour l’heure peu flatteurs pour la majorité présidentielle, le chef de l’État entend bien continuer à mener campagne tambour battant.
L’objectif est clair : convaincre les Français que malgré leurs promesses alléchantes, les oppositions ne sont pas prêtes à gouverner et encore moins à gérer de manière responsable les finances du pays. Un discours rodé qui vise à décrédibiliser les adversaires pour mieux se présenter comme le seul choix raisonnable et crédible.
Reste désormais à savoir si cette stratégie portera ses fruits dans les urnes et permettra au président de conserver une majorité à l’Assemblée pour mener à bien son programme. Réponse dans deux semaines.