En 2023, les violences perpétrées contre les enfants dans les zones de conflit ont atteint des proportions alarmantes. Selon le dernier rapport annuel du secrétaire général de l’ONU, une augmentation choquante de 21% des violations graves a été constatée, et ce, malgré des données incomplètes sur la situation à Gaza. Ce triste constat met en lumière l’urgence de renforcer la protection des plus vulnérables dans ces contextes de crise.
Des chiffres qui donnent le vertige
Le rapport, qui sera officiellement publié jeudi, dresse un bilan accablant de la situation des enfants dans une vingtaine de zones de conflit à travers le monde. Enfants tués, mutilés, recrutés, enlevés ou victimes de violences sexuelles : les violations graves répertoriées par l’ONU ont bondi de manière stupéfiante entre 2022 et 2023.
Au Soudan, théâtre depuis avril 2023 d’une guerre sanglante entre l’armée et les paramilitaires, l’augmentation est particulièrement dramatique avec une hausse de 480% du nombre de violations graves contre les enfants. L’ONU a ainsi confirmé 1.721 violations graves contre 1.526 enfants, dont 480 tués et 764 blessés sur la seule année 2023.
L’horreur des violences intercommunautaires
Au-delà des affrontements entre forces armées, c’est aussi l’escalade des violences intercommunautaires, y compris les attaques liées à l’ethnie, qui inquiète grandement le secrétaire général. Ces violences entraînent le déplacement massif d’enfants, arrachés à leur foyer et confrontés à des conditions de vie précaires.
Je suis consterné par l’augmentation dramatique des violations graves, en particulier le recrutement et l’utilisation des enfants, les meurtres et atteintes à l’intégrité physique et les attaques contre les écoles et les hôpitaux.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
L’armée soudanaise pointée du doigt
Face à cette situation alarmante, l’armée soudanaise a été ajoutée à la “liste de la honte” établie par le secrétaire général. Elle est tenue pour responsable de nombreuses exactions, notamment les meurtres et blessures d’enfants, les attaques contre des écoles et des hôpitaux, souvent perpétrées à l’aide d’armes explosives dans des zones peuplées.
Un appel à la mobilisation internationale
Ce rapport choc est un véritable cri d’alarme lancé à la communauté internationale. Il est urgent d’agir pour protéger ces enfants pris dans l’engrenage de la violence et leur offrir un avenir meilleur. Cela passe par un renforcement des mécanismes de protection de l’enfance dans les conflits, mais aussi par une volonté politique ferme de faire respecter le droit international humanitaire.
Chaque enfant a le droit de grandir en paix, d’aller à l’école et de s’épanouir dans un environnement sûr. C’est une responsabilité collective que nous devons assumer, pour que plus jamais des générations entières ne soient sacrifiées sur l’autel de la guerre.