Imaginez-vous réveillé en pleine nuit par des cris étouffés, des bruits de pas précipités et l’angoisse palpable dans l’air. C’est la réalité cauchemardesque qu’ont vécue des dizaines de patients dans deux hôpitaux de Goma, en République démocratique du Congo (RDC). En un instant, des combattants armés ont fait irruption, arrachant des malades et des blessés de leurs lits sous des prétextes douteux. Cet événement, qui a suscité l’indignation de l’ONU, soulève des questions brûlantes sur la sécurité, les droits humains et l’escalade du conflit dans cette région déjà meurtrie.
Une Crise Humanitaire qui Défie l’Imagination
Dans la nuit de dimanche à lundi, la ville de Goma, située à l’est de la RDC, a été le théâtre d’un acte aussi audacieux qu’effrayant. Des combattants appartenant à un groupe armé ont pris d’assaut deux établissements de santé majeurs, emportant avec eux des dizaines de personnes vulnérables. Selon une source proche des événements, pas moins de **130 patients** – des blessés, des malades en convalescence et même des civils – ont été enlevés manu militari. Pourquoi ? Sous le prétexte qu’ils pourraient être des soldats ou des membres de milices soutenant le gouvernement.
Ce n’est pas une simple anecdote tragique : c’est un symptôme d’une crise bien plus profonde qui ronge le Nord-Kivu. L’ONU, dans un communiqué récent, a exprimé sa **grave préoccupation**, dénonçant une violation flagrante des principes humanitaires. Mais que savons-nous vraiment de cet incident, et quelles en sont les implications ? Plongeons dans les détails.
Que s’est-il Passé dans les Hôpitaux de Goma ?
Les faits sont aussi brutaux que précis. Vers 3 heures du matin, des hommes armés ont pénétré dans deux hôpitaux bien connus de Goma : l’un situé dans le quartier de Ndosho et l’autre, un centre de soins réputé en ville. D’après une employée sur place, qui a requis l’anonymat, les assaillants ont ciblé non seulement les patients identifiés comme militaires ou membres de groupes progouvernementaux, mais aussi leurs proches présents pour les accompagner.
Dans le premier hôpital, **116 personnes** ont été emmenées de force, parmi lesquelles des soldats guéris, des miliciens et même des civils innocents. Dans le second, ce sont **15 patients** qui ont subi le même sort. L’opération, menée avec une précision glaçante, a semé la panique parmi le personnel médical et les familles restées sur place.
“Ils ont emmené tout le monde : les militaires, leurs garde-malades, et même des civils qui n’avaient rien à voir avec ça.”
– Une employée d’un des hôpitaux touchés
Un léger espoir a toutefois émergé : cinq civils, parmi ceux enlevés dans le premier établissement, ont été relâchés dès le lendemain matin. Mais pour les autres, le sort reste incertain, et les familles oscillent entre désespoir et colère.
Le M23 : Qui Sont ces Combattants Controversés ?
Pour comprendre cet enlèvement, il faut se pencher sur les acteurs en jeu. Le groupe armé à l’origine de cette attaque est bien connu dans la région : il s’agit du **Mouvement du 23 mars**, ou M23. Apparu il y a plus d’une décennie, ce mouvement a repris les armes en 2021, défiant le gouvernement central de Kinshasa avec une détermination farouche. Fin janvier, ils ont marqué un tournant en s’emparant de Goma, une ville stratégique et chef-lieu du Nord-Kivu.
Mais le M23 ne agit pas seul. Selon des experts mandatés par l’ONU, ce groupe bénéficie du soutien de **4 000 soldats rwandais**, une implication qui alimente les tensions régionales. Après Goma, leur offensive éclair s’est poursuivie jusqu’à Bukavu, dans la province voisine du Sud-Kivu, consolidant leur emprise sur l’est de la RDC. Cet enlèvement dans les hôpitaux n’est donc pas un acte isolé, mais une pièce d’un puzzle bien plus vaste.
Une Violation du Droit International
L’ONU n’a pas mâché ses mots. Une porte-parole des droits humains a qualifié cet acte de “profondément affligeant”. Pourquoi ? Parce qu’en s’en prenant à des hôpitaux, le M23 bafoue les règles les plus fondamentales du **droit humanitaire international**. Ces textes, gravés dans les conventions internationales, stipulent que les blessés et les malades doivent être protégés et soignés, peu importe leur camp. Les hôpitaux, eux, sont des sanctuaires intouchables, même en temps de guerre.
Arracher des patients de leurs lits, c’est non seulement une atteinte à leur dignité, mais aussi un risque mortel pour leur santé. Beaucoup de ces personnes avaient besoin de soins urgents ou continus. Que deviennent-elles aujourd’hui, loin des médecins et des médicaments ? L’ONU exige leur retour immédiat et appelle à des mesures concrètes pour mettre fin à ces pratiques.
Les Répercussions sur la Population
Pour les habitants de Goma, cet incident est un coup de plus dans une région déjà à bout de souffle. Le Nord-Kivu est en proie à des violences incessantes depuis des années, entre groupes armés, milices locales et forces gouvernementales. Mais s’attaquer à des hôpitaux, c’est franchir une nouvelle ligne rouge. Les civils, qui comptaient sur ces lieux comme des refuges, se sentent désormais encore plus vulnérables.
- Perte de confiance dans les institutions de santé.
- Augmentation de la peur parmi les habitants.
- Risque de propagation des maladies sans soins adéquats.
Et ce n’est pas tout. Les familles des disparus vivent dans l’angoisse, sans nouvelles de leurs proches. Certains craignent que ces patients ne soient utilisés comme monnaie d’échange ou pire encore. Dans ce climat de chaos, la population se demande : jusqu’où ira cette spirale de violence ?
Que Peut Faire la Communauté Internationale ?
Face à cette situation, l’ONU a lancé un appel clair : il faut agir vite. Mais les mots suffiront-ils ? La communauté internationale, souvent critiquée pour son inaction dans les crises africaines, est une fois de plus mise à l’épreuve. Des sanctions contre les responsables, un renforcement des missions de paix ou une pression diplomatique sur les acteurs régionaux pourraient faire la différence.
Pourtant, le défi est immense. Le conflit dans l’est de la RDC est alimenté par des enjeux complexes : ressources naturelles, rivalités ethniques, ingérences étrangères. Résoudre cette crise demande plus qu’une simple condamnation : il faut une stratégie globale, impliquant tous les acteurs, y compris les pays voisins.
Un Avenir Incertain pour Goma
Alors que le M23 consolide son pouvoir, l’avenir de Goma et de ses habitants reste suspendu à un fil. Cet enlèvement de patients n’est qu’un épisode parmi tant d’autres dans une guerre qui semble sans fin. Mais il rappelle une vérité brutale : en temps de conflit, ce sont toujours les plus faibles qui paient le prix fort.
Pour les 130 personnes arrachées à leurs lits, chaque heure compte. Seront-elles libérées ? Recevront-elles les soins dont elles ont désespérément besoin ? Une chose est sûre : cet événement marquera les esprits et continuera de hanter une région où la paix semble être un rêve lointain.
En résumé : L’enlèvement de 130 patients par le M23 à Goma choque le monde. Une violation des droits humains qui appelle à une réaction urgente.