Dans une avancée significative, la communauté Ethereum vient de franchir un cap décisif en augmentant les limites de GAS du réseau pour la première fois depuis fin 2021. Cette évolution majeure, mise en œuvre automatiquement après l’approbation de plus de la moitié des validateurs, promet de révolutionner la capacité d’Ethereum à gérer les transactions, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère pour son jeton natif, l’ETH.
Une étape clé dans l’ère post-Merge d’Ethereum
Ce changement intervient à un moment charnière pour Ethereum, qui a récemment opéré sa transition tant attendue vers un système de preuve d’enjeu (PoS) lors de l’événement du « Merge ». Dans ce nouveau paradigme, ce sont désormais les validateurs qui jouent un rôle central dans la sécurisation et la gouvernance du réseau, en remplaçant les mineurs de l’ancien système de preuve de travail (PoW).
C’est justement grâce à ce nouveau mode de fonctionnement que l’augmentation des limites de GAS a pu être mise en œuvre de manière fluide et automatique, sans nécessiter de hard fork.
Qu’est-ce que le GAS sur Ethereum ?
Sur le réseau Ethereum, le GAS est une unité qui mesure le travail computationnel nécessaire pour exécuter des opérations telles que les transactions ou les fonctions des smart contracts. Chaque opération a un coût en GAS associé, ce qui garantit que les utilisateurs paient le montant exact de l’effort de calcul requis par leurs actions.
La limite de GAS, quant à elle, correspond à la quantité totale de GAS pouvant être utilisée dans un bloc. Si les transactions d’un bloc dépassent cette limite, elles sont reportées au bloc suivant ou doivent se concurrencer pour leur inclusion en fonction du prix du GAS offert.
Un boost de performance pour Ethereum
L’augmentation de la limite de GAS, passant d’environ 30 millions d’unités à près de 32 millions avec une capacité maximale attendue de 36 millions, permet désormais à Ethereum de traiter plus de transactions ou d’opérations complexes au sein de chaque bloc.
Cette amélioration des performances ouvre la voie au développement d’applications financières décentralisées (DeFi) sophistiquées avec un temps d’arrêt minimal. Elle promet également de réduire la congestion du réseau pendant les pics d’activité, rendant ainsi l’utilisation d’Ethereum moins coûteuse et plus attractive pour les utilisateurs.
Un regain d’intérêt pour ETH ?
Cette évolution pourrait bien donner un coup de pouce à l’ETH, le jeton natif d’Ethereum qui a connu des difficultés ces derniers temps face à son grand rival, le Bitcoin. En effet, le ratio ETH/BTC a chuté à son plus bas niveau depuis mars 2021, l’ETH ayant perdu près de 50% de sa valeur par rapport au BTC en l’espace d’un an.
Cependant, avec une utilité accrue du réseau grâce à cette augmentation des limites de GAS, la demande pour l’ETH pourrait se voir stimulée, aidant ainsi le deuxième plus grand token du monde à regagner du terrain.
Les Layer 2 Ethereum aussi boostés
Au-delà de la blockchain principale d’Ethereum, ce sont aussi les solutions de Layer 2, ces chaînes de blocs opérant au-dessus d’Ethereum, qui devraient bénéficier de cette mise à jour. La prochaine mise à niveau de Pectra devrait en effet doubler la capacité des réseaux de Layer 2 en augmentant le nombre de « blobs » de 3 à 6.
Les « blobs » sont de grands paquets de données utilisés par les réseaux de Layer 2 pour stocker des données pendant une durée déterminée, avec 3 blobs inclus dans chaque bloc Ethereum. Leur augmentation promet donc un gain de performance significatif pour ces solutions de mise à l’échelle.
C’est une avancée excitante pour l’écosystème Ethereum dans son ensemble. Avec des limites de GAS plus élevées et des Layer 2 boostées, nous ouvrons la voie à une nouvelle génération d’applications décentralisées plus performantes et accessibles
– Vitalik Buterin, co-fondateur d’Ethereum, sur Twitter
En somme, ce changement majeur dans le fonctionnement d’Ethereum marque un tournant dans l’évolution du réseau et de son écosystème. Avec une capacité accrue à traiter les transactions de manière efficace et abordable, Ethereum se positionne plus que jamais comme la plateforme de référence pour le développement de la finance décentralisée et des applications Web3.
Reste à voir si cette amélioration technique se traduira par un regain d’intérêt des investisseurs pour l’ETH et une inversion de la tendance face au Bitcoin. Une chose est sûre : Ethereum n’a pas fini de nous surprendre et continue d’innover pour repousser les limites de ce qui est possible dans l’univers des cryptomonnaies et de la blockchain.