Depuis plusieurs jours, des pluies diluviennes s’abattent sans discontinuer sur l’ouest de la France, provoquant des crues d’une ampleur inédite. En Bretagne, les départements d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de Loire-Atlantique sont les plus durement touchés. Face à la montée inexorable des eaux, de nombreux habitants se retrouvent pris au piège, impuissants. Leurs maisons sont submergées, les routes coupées. Un véritable cauchemar pour ces sinistrés qui racontent leur calvaire au milieu du chaos.
Des sinistrés sous le choc face à l’ampleur de la catastrophe
« Je n’ai jamais vu ça de ma vie. L’eau est montée d’un coup, en quelques heures à peine. On n’a rien pu faire, juste regarder notre maison disparaître petit à petit sous les flots », témoigne Lucie, une habitante de Redon, les larmes aux yeux. Comme elle, ils sont des milliers à avoir tout perdu dans ces crues dévastatrices.
« C’est un cauchemar éveillé. L’eau s’est engouffrée partout, emportant tout sur son passage. Des années de souvenirs, de travaux, réduits à néant en un instant », raconte Pierre, sinistré lui aussi.
Partout, le même constat accablant. Rues transformées en torrents, voitures submergées, maisons dévastées… Les dégâts matériels sont considérables et le bilan humain pourrait malheureusement s’alourdir dans les prochains jours.
Un phénomène d’une rare intensité
Selon Météo France, il est tombé en 48h l’équivalent de deux mois de précipitations. Des records battus qui expliquent l’intensité de ces crues « centennales ». Les cours d’eau ont rapidement gonflé, débordant de leur lit pour tout engloutir sur leur passage.
« On se serait cru dans un film catastrophe. L’eau montait, montait sans s’arrêter. On voyait les meubles flotter, les murs s’effondrer. Irréel et terriblement angoissant », confie Nathalie, encore sous le choc.
Vers une aggravation de la situation
Le pire serait malheureusement encore à venir. Malgré l’accalmie, les autorités craignent une nouvelle montée des eaux avec les précipitations attendues dans les prochaines heures. À Redon, le pic de crue n’a pas encore été atteint et devrait survenir ce jeudi.
« On est complètement démunis. Les pompiers font ce qu’ils peuvent mais ils sont débordés. On a peur pour nos vies, nos proches. Quand est-ce que ce cauchemar va s’arrêter ? », s’inquiète Pascal, qui a dû se réfugier à l’étage avec sa famille.
La solidarité s’organise face à la catastrophe
Au milieu du désastre, un élan de solidarité voit le jour pour venir en aide aux sinistrés. Hébergement d’urgence, dons de vêtements et de nourriture, entraide entre voisins… Les initiatives se multiplient pour soutenir les victimes de ces inondations historiques.
C’est dans ces moments difficiles qu’on voit les vraies valeurs. Tout le monde se serre les coudes, s’entraide comme il peut. Cette générosité fait chaud au cœur malgré les circonstances.
Marie, sinistrée des inondations
Le lourd bilan des dégâts
Si le bilan humain reste pour l’instant incertain, les dégâts matériels eux, sont d’ores et déjà considérables. Selon les premières estimations, plusieurs milliers d’habitations auraient subi des dommages, dont certaines irrémédiables. Les pertes économiques pourraient se chiffrer en centaines de millions d’euros.
« Tout est perdu, il ne reste plus rien. On va devoir tout reconstruire, en espérant que les assurances suivent. Mais l’essentiel est qu’on soit sains et saufs », relativise tant bien que mal Stéphane, propriétaire d’une maison ravagée par les flots.
L’État débloque des moyens d’urgence
Face à l’ampleur des dégâts, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé le déblocage d’un fonds d’urgence pour venir en aide aux sinistrés et aux collectivités locales durement touchées. L’armée a également été réquisitionnée pour prêter main forte aux secours.
L’État sera au rendez-vous pour accompagner et soutenir les victimes de cette terrible catastrophe. Personne ne sera laissé de côté.
Elisabeth Borne, Première ministre
Il faudra cependant du temps pour panser les plaies et se reconstruire. Le traumatisme est immense pour tous ceux qui ont vécu ce cauchemar éveillé et vu leur vie basculer en quelques heures. Les images de désolation resteront à jamais gravées dans les mémoires.
Repenser l’urbanisme face aux risques climatiques
Au-delà de la gestion de crise, ces inondations historiques posent la question de notre vulnérabilité face aux phénomènes climatiques extrêmes. Avec le réchauffement, ce type d’événement risque de se multiplier et de s’intensifier dans les années à venir.
« Il va falloir repenser en profondeur notre façon de construire et d’aménager le territoire. Arrêter l’artificialisation des sols, redonner sa place à la nature en ville, mieux gérer les eaux pluviales… Les solutions existent, il faut les mettre en œuvre urgemment », alerte un expert en urbanisme durable.
Cela passera aussi par une meilleure sensibilisation des populations aux risques et aux bons comportements à adopter en cas de catastrophe. Car si le risque zéro n’existe pas, mieux vaut prévenir que guérir comme le rappelle douloureusement ces terribles inondations qui n’ont pas fini de faire parler d’elles.