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Fin de Vie : L’Avenir Incertain du Projet de Loi Après l’Appel Poignant de Charles Biétry

L'appel bouleversant de Charles Biétry relance le débat sur la fin de vie. Entre controverses et reports, quel avenir pour le projet de loi tant attendu ? Découvrez les derniers rebondissements de ce sujet sensible qui divise la classe politique.

Dimanche soir sur TF1, l’ancien journaliste sportif Charles Biétry a fait un appel poignant aux élus français concernant le projet de loi sur la fin de vie. Atteint de la maladie de Charcot, l’octogénaire attend un « sursaut » des dirigeants politiques pour faire avancer ce texte, reporté suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Son témoignage bouleversant a remis ce sujet sensible sur le devant de la scène, relançant le débat sur l’aide active à mourir.

Un texte en suspens qui divise

Depuis des mois, le projet de loi visant à légaliser le suicide assisté et, sous certaines conditions, l’euthanasie, renommée « aide active à mourir », est en attente. La faute à la dissolution surprise de l’Assemblée par Emmanuel Macron, puis à la censure en décembre du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Une situation qui indigne Charles Biétry, s’estimant en phase terminale : « J’en veux aux députés et sénateurs, à ceux qui n’ont pas fait le job entre vacances, dissolution, censure, campagne électorale. Ils ont oublié les Français », a-t-il déclaré avec émotion.

Face à cet appel, la députée écologiste Sandrine Rousseau, elle-même touchée par ce sujet, veut que le texte avance. Mais les récentes déclarations du Premier ministre François Bayrou inquiètent les partisans du projet de loi. Le chef du gouvernement, réticent à l’aide active à mourir, a réaffirmé sa volonté de scinder le texte en deux, dissociant les soins palliatifs, qu’il juge prioritaires, de la question de l’euthanasie, renvoyée à un « débat de conscience ».

Une tribune de 200 personnalités pour relancer le débat

Face à ces tergiversations, 200 responsables politiques, principalement issus de la majorité présidentielle et du Parti socialiste, ont signé lundi une tribune appelant à reprendre l’examen du texte initial dans son intégralité. Parmi les signataires figurent la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet ainsi qu’une douzaine d’anciens ministres comme Olivier Dussopt ou François de Rugy.

« Dissocier les soins palliatifs de l’aide médicalisée active à mourir serait une erreur »

extrait de la tribune

Olivier Falorni, député MoDem engagé de longue date sur ce sujet et seul membre du parti de François Bayrou parmi les signataires, dénonce une potentielle « censure » du texte en cas de non-inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée. « Cette censure, vous avez entendu Charles Biétry, il serait inacceptable que la représentation nationale soit le seul lieu en France où on n’en débat pas », a-t-il plaidé sur TF1.

Vers une adoption du texte fin mars au plus tôt ?

Malgré la pression, le gouvernement ne compte pas réinscrire l’examen du projet de loi, qu’il soit scindé ou non, avant le vote des budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Selon des sources proches de l’exécutif, les débats sur la fin de vie ne pourraient donc reprendre qu’à partir de fin mars 2025, au mieux.

En attendant, l’appel vibrant de Charles Biétry résonne comme un électrochoc, remettant ce sujet éthique complexe au cœur des préoccupations. Entre volonté d’avancer, réticences et contraintes du calendrier parlementaire, l’avenir du texte sur la fin de vie s’annonce encore incertain. Les prochains mois seront décisifs pour savoir si la France franchira, ou non, un cap historique sur cette question sociétale majeure qui nous concerne tous.

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