La pression monte entre Washington et Moscou concernant le conflit ukrainien. Mercredi, le président américain Donald Trump a lancé un avertissement sans équivoque à la Russie, la menaçant de sévères sanctions économiques si elle ne parvenait pas rapidement à un accord avec l’Ukraine pour mettre fin aux combats.
Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a prévenu qu’en l’absence d’une entente dans les plus brefs délais, il n’aurait « pas d’autre choix que d’imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce que la Russie vend aux États-Unis et à d’autres pays ». Une mise en demeure inhabituelle de la part d’un président qui s’est longtemps vanté de son « amitié » et ses bonnes relations avec Vladimir Poutine.
Trump veut un accord « maintenant »
« Il est temps de TROUVER UN ACCORD », a martelé Donald Trump, tout en assurant ne pas chercher à « faire du mal à la Russie » et apprécier le « peuple russe ». En réalité, plusieurs rounds de sanctions et d’embargos ont déjà été imposés par les États-Unis depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Selon les données officielles, les importations en provenance de Russie ont chuté, passant de 4,3 milliards de dollars de janvier à novembre 2023 à seulement 2,9 milliards sur la même période en 2024.
Parmi les produits russes les plus touchés par ces restrictions figurent notamment les engrais et les métaux. Mais visiblement, la Maison Blanche estime que cela ne suffit pas pour infléchir la position de Moscou et obtenir des avancées diplomatiques.
Le plan de paix de Trump en question
Pendant sa campagne présidentielle, Donald Trump avait fait une promesse audacieuse : mettre fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures ». Un engagement qui avait suscité un certain scepticisme, le candidat républicain n’ayant jamais précisé comment il comptait réussir ce tour de force diplomatique.
Depuis son investiture lundi dernier, le président de 78 ans semble néanmoins déterminé à faire bouger les lignes. Quelques heures à peine après son entrée en fonction, il affirmait que Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, « voulait passer un accord », et accusait Vladimir Poutine de « détruire la Russie » en s’y refusant.
Une rencontre Trump-Poutine en vue ?
Donald Trump a également laissé entendre à plusieurs reprises qu’il se préparait à rencontrer personnellement son homologue russe, sans toutefois donner plus de précisions sur la date ou le lieu d’un tel sommet. Un tête-à-tête qui pourrait s’avérer décisif, alors que la situation semble s’enliser sur le terrain.
D’après des sources proches du dossier, l’armée russe aurait récemment progressé dans le nord-est de l’Ukraine, tandis que les troupes ukrainiennes occuperaient une portion de la région russe de Koursk. Des mouvements qui indiquent que les deux camps cherchent à consolider leurs positions, dans l’attente d’un signal clair de la Maison Blanche.
Le soutien militaire américain en suspens
Car l’attitude de Washington sera décisive pour la suite du conflit. Principal allié de Kiev, les États-Unis fournissent une aide militaire massive à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. Un soutien que Donald Trump avait pourtant critiqué pendant sa campagne, laissant planer le doute sur ses intentions une fois élu.
Depuis lundi, le nouveau président n’a pas clarifié s’il comptait maintenir ce soutien militaire crucial ou y mettre fin pour favoriser une désescalade. Un flou stratégique qui maintient la pression sur Moscou, mais aussi sur Kiev. Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour savoir si la ligne dure adoptée par Trump peut débloquer la situation et aboutir à des négociations, ou si elle risque au contraire de précipiter une nouvelle escalade militaire.
Une chose est sûre : en brandissant la menace de sanctions économiques d’une ampleur inédite, le président américain a choisi de mettre tout son poids dans la balance pour tenter d’arracher un accord de paix. Reste à savoir si Vladimir Poutine, qui a jusqu’ici fait la sourde oreille aux pressions occidentales, pliera face à cet ultimatum. L’avenir de l’Ukraine, et dans une certaine mesure celui des relations américano-russes, en dépend.