ActualitésPolitique

Le Débat sur la Fin de Vie Relancé par le Gouvernement

Le gouvernement relance le débat sur la fin de vie, distinguant soins palliatifs et aide à mourir. Un sujet sensible qui suscite de vives réactions...

Alors que le dossier sensible de la fin de vie avait été mis entre parenthèses suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, le gouvernement vient de le remettre sur le devant de la scène politique. Mercredi, en marge du Conseil des ministres, la porte-parole de l’exécutif Sophie Primas a tenu à rassurer : pas question « d’abandonner » ce sujet qui sera à l’agenda parlementaire « le plus vite possible ».

Distinguer soins palliatifs et aide à mourir

La volonté du premier ministre François Bayrou est claire : scinder en deux le projet de loi sur la fin de vie, afin de bien distinguer ce qui relève des soins palliatifs d’un côté, et de l’aide active à mourir de l’autre. Une façon de désamorcer les oppositions qui s’étaient cristallisées lors des précédents débats.

Toutefois, le gouvernement l’assure, il n’est « pas question du tout d’abandonner » la partie la plus clivante du texte, à savoir la légalisation d’une forme d’euthanasie ou de suicide assisté pour les personnes en fin de vie qui en feraient la demande. Un sujet qui touche aux libertés individuelles et nécessite un vote du Parlement.

Un calendrier encore flou

Si la porte-parole du gouvernement se veut rassurante envers les associations militant pour le droit à mourir dans la dignité, le calendrier précis de ce nouveau débat sur la fin de vie reste encore flou. « Le plus vite possible » selon Sophie Primas, mais sans donner de date butoir.

D’après certaines sources proches du dossier, l’exécutif voudrait d’abord faire adopter le volet soins palliatifs, jugé plus consensuel, avant d’ouvrir le débat potentiellement explosif sur l’aide active à mourir. Une façon de désamorcer les tensions, mais aussi de donner des gages à ceux qui craignent une dérive vers l’euthanasie à tout va.

Des oppositions toujours vives

Car malgré la volonté affichée du gouvernement d’avancer sur ce dossier, les oppositions restent vives, aussi bien dans la société que chez les parlementaires. Certains y voient une atteinte à l’éthique médicale et à la sacralité de la vie. D’autres craignent des dérives et des pressions sur les personnes vulnérables.

Reprendre le texte sur la fin de vie en l’état me semble inacceptable.

Jean Leonetti, maire LR d’Antibes et père des lois de 2005 et 2016 sur la fin de vie

À l’inverse, les partisans d’une évolution législative arguent du principe d’autonomie des patients et de la nécessité d’encadrer des pratiques qui existent déjà de façon souterraine. Ils espèrent que le nouveau contexte politique, avec un parlement sans majorité absolue, permettra d’avoir un vrai débat de fond, loin des postures.

Trouver le bon équilibre

Le défi pour le gouvernement sera de trouver le bon équilibre entre ces positions antagonistes, en tenant compte à la fois des libertés individuelles, de l’éthique collective et des réalités du terrain. Un exercice d’équilibriste qui nécessitera beaucoup de pédagogie et de dialogue.

Certains suggèrent de s’inspirer des législations étrangères, comme celles en vigueur en Belgique ou aux Pays-Bas, qui autorisent l’euthanasie sous strictes conditions. D’autres plaident pour un référendum, afin de trancher cette question sociétale par un vote populaire. Mais le gouvernement semble privilégier pour l’instant la voie parlementaire classique.

Les prochaines étapes

Dans les prochaines semaines, le gouvernement devrait préciser son calendrier et sa méthode pour relancer ce chantier sensible de la fin de vie. Avec en ligne de mire un objectif : faire évoluer la loi, sans pour autant brusquer l’opinion. Un véritable défi politique et sociétal.

En parallèle, l’exécutif promet de renforcer les moyens alloués aux soins palliatifs, pour garantir à tous l’accès à un accompagnement de qualité en fin de vie. Un préalable jugé indispensable par beaucoup avant toute évolution sur l’aide active à mourir.

Le débat ne fait donc que commencer et promet d’être intense dans les mois à venir. Avec en toile de fond, cette question existentielle : comment mourir dans la dignité au 21ème siècle ? Les réponses apportées par le législateur engageront la société française pour longtemps.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.