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Déforestation Alarmante en Amazonie : La Superficie Détruite Bondit de 79%

La superficie végétale détruite par les incendies au Brésil a bondi de 79% en 2024, atteignant 30,8 millions d'hectares. L'Amazonie est la plus touchée, avec 17,9 millions d'hectares ravagés. Cet écosystème crucial pour le climat est en danger. Lula peine à...

L’Amazonie, le poumon vert de notre planète, suffoque. Selon un rapport alarmant de l’Observatoire du climat brésilien publié mercredi 22 janvier, la superficie végétale détruite par les incendies au Brésil a bondi de 79% en 2024, engloutissant une zone plus vaste que l’Italie. Au total, ce sont 30,8 millions d’hectares qui sont partis en fumée, dont 17,9 millions rien qu’en Amazonie. Un bilan catastrophique qui soulève des questions sur l’efficacité des mesures prises par le gouvernement de Lula pour protéger cet écosystème crucial.

L’Amazonie, épicentre d’une destruction sans précédent

Avec 58% de la superficie brûlée dans le pays, l’Amazonie paie le plus lourd tribut. Cette forêt tropicale, réservoir unique de biodiversité et régulateur essentiel du climat, a vu 17,9 millions d’hectares partir en fumée en l’espace de 12 mois.

Ane Alencar, coordinatrice de MapBiomas Incendie, n’y va pas par quatre chemins pour qualifier l’année 2024 d’« atypique et alarmante ». Les chiffres officiels font en effet froid dans le dos : plus de 140 000 départs de feux, du jamais vu depuis 17 ans, soit une augmentation de 42% par rapport à 2023.

Si le réchauffement climatique, en asséchant la végétation, facilite la propagation des flammes, l’origine des incendies est presque toujours humaine. Certains pratiquent le brûlis pour nettoyer des terrains agricoles ou s’accaparer illégalement des terres. Ce que Lula a qualifié de « terrorisme environnemental ».

Des forêts dévastées, un signal d’alarme pour la biodiversité

Au-delà des pâturages, ce sont les forêts amazoniennes qui ont payé le plus lourd tribut cette année, avec 8,5 millions d’hectares carbonisés contre 2,2 millions en 2023. Selon Ane Alencar, c’est un signal très négatif :

Une fois que les forêts succombent au feu, elles restent très vulnérables à de nouveaux incendies.

– Ane Alencar, coordinatrice de MapBiomas Incendie

Cette destruction massive de la forêt amazonienne représente une catastrophe pour la biodiversité. En effet, cette région abrite :

  • 10% des espèces connues dans le monde
  • 40 000 espèces de plantes
  • 3 000 espèces de poissons d’eau douce
  • 1 300 espèces d’oiseaux

De nombreuses espèces endémiques risquent de disparaître avant même d’avoir été découvertes par la science. Un désastre écologique aux conséquences incalculables.

Lula face au défi environnemental

Ce bilan catastrophique tombe au plus mal pour le président Lula, qui a fait de la protection de l’environnement l’une des priorités de son mandat. En novembre prochain, la ville de Belem, dans l’État du Para, doit accueillir la conférence de l’ONU sur le climat, la COP30.

Ironie du sort, c’est justement le Para qui a été le plus touché par les incendies cette année, avec 7,3 millions d’hectares partis en fumée. Un camouflet pour Lula, qui avait pourtant annoncé des résultats encourageants en août avec une baisse de 30% de la déforestation.

Le président avait reconnu en septembre que le Brésil n’était pas « prêt à 100% » à lutter contre les feux de forêt. Un constat d’impuissance face à ce qu’il a qualifié de « terrorisme climatique ». Reste à savoir quelles mesures concrètes il pourra mettre en place pour enrayer cette spirale destructrice.

Une crise qui nous concerne tous

Au-delà du Brésil, c’est le monde entier qui est concerné par cette destruction massive de l’Amazonie. Cette forêt joue en effet un rôle crucial dans la régulation du climat planétaire, en absorbant une grande quantité de CO2.

Sa disparition progressive pourrait avoir des conséquences dramatiques, accélérant le réchauffement climatique. Selon une étude publiée dans Nature, la transformation de l’Amazonie de puits de carbone en source de CO2 pourrait intervenir dès 2030 si rien n’est fait.

Face à cette menace, la communauté internationale doit se mobiliser pour aider le Brésil à protéger ce trésor de biodiversité. Des aides financières, un soutien technique, une pression diplomatique, tous les leviers doivent être actionnés de toute urgence.

Car comme le rappelle Ane Alencar, nous sommes tous concernés par ce désastre écologique :

Les impacts de cette dévastation soulignent l’urgence d’agir (…) pour contenir une crise environnementale exacerbée par des conditions climatiques extrêmes, mais déclenchée par l’action humaine, comme ce fut le cas l’an passé.

– Ane Alencar, coordinatrice de MapBiomas Incendie

L’avenir de l’Amazonie, et à travers elle celui de notre planète, est aujourd’hui plus que jamais entre nos mains. Il est encore temps d’agir, mais chaque hectare brûlé nous rapproche un peu plus d’un point de non-retour. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action.

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