Le Taux de Chômage au Royaume-Uni Reste Bas Malgré une Légère Hausse

Alors que le gouvernement britannique a récemment annoncé des hausses de cotisations patronales, le taux de chômage au Royaume-Uni a légèrement progressé à 4,4% sur les trois mois se terminant fin novembre, selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS). Malgré cette augmentation, le chômage reste à un niveau relativement faible outre-Manche. Cependant, les analystes prédisent une remontée plus marquée dans les mois à venir.

Des intentions d’embauche affaiblies par les hausses d’impôts

Selon des sources proches du dossier, les entreprises britanniques s’inquiètent des conséquences des hausses de cotisations patronales sur l’emploi et les salaires. Annoncées fin octobre par la ministre des Finances Rachel Reeves, ces mesures risquent en effet de fragiliser les intentions de recrutement.

Une légère augmentation du taux de chômage est probable au cours des prochains mois.

– Yael Selfin, analyste chez KPMG

Pour Yael Selfin, analyste chez KPMG, ces impôts entraîneront « un affaiblissement significatif des intentions d’embauche ». Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot, estime quant à lui que des « fissures commencent à apparaître » sur le marché du travail britannique.

Une croissance des salaires inquiétante pour la Banque d’Angleterre

Autre sujet de préoccupation selon les analystes : la hausse de 5,6% des salaires (hors primes) sur un an. Un chiffre scruté de près par la Banque d’Angleterre, qui y voit un indicateur de potentielles pressions inflationnistes. L’institution monétaire britannique fait en effet face à un « exercice d’équilibre incroyablement difficile » en 2025, devant composer avec une croissance stagnante et une inflation encore élevée à 2,5%.

Si ces derniers chiffres montrent que le Royaume-Uni n’est pas encore dans une situation catastrophique, il n’en est pas loin.

– Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot

Vers une baisse des taux directeurs en 2025 ?

Face à ce contexte délicat, certains analystes comme Yael Selfin anticipent cependant « une tendance à la baisse de la croissance des salaires » cette année, ce qui pourrait inciter la Banque d’Angleterre à abaisser son taux directeur, actuellement à 4,75%. Plusieurs baisses de taux sont ainsi attendues en 2025, peut-être dès la prochaine réunion de la BoE début février.

Malgré des indicateurs qui se dégradent, le marché du travail britannique résiste donc plutôt bien pour le moment. Mais le spectre d’une nette remontée du chômage plane sur le Royaume-Uni, entre ralentissement de la croissance, inflation persistante et choix budgétaires contestés. De quoi compliquer la tâche du nouveau premier ministre travailliste Keir Starmer, qui devra redoubler d’efforts pour redresser l’économie du pays et préserver l’emploi dans ce contexte adverse.