Le gouvernement français peut souffler : son plan budgétaire visant à réduire le déficit public devrait obtenir le feu vert des ministres des Finances de l’Union Européenne ce mardi, et ce malgré un effort moins important que prévu initialement pour l’année 2025.
La Commission européenne a déjà donné son aval à la nouvelle trajectoire proposée par Paris, estimant qu’elle respectait pleinement les règles budgétaires de l’UE. Les États membres, qui auront le dernier mot, se sont quant à eux montrés bienveillants lors des discussions de lundi.
Un engagement saluée malgré un effort réduit en 2025
Valdis Dombrovskis, le commissaire européen à l’Économie, a salué l’engagement de la France à assainir ses finances publiques. Selon lui, même avec la trajectoire modifiée, l’effort budgétaire global sur la période d’ajustement reste ambitieux.
De son côté, le nouveau ministre français des Finances Éric Lombard a réaffirmé la détermination de la France à repasser sous la barre des 3% de déficit par rapport au PIB d’ici 2029, conformément aux règles européennes. Un objectif qui semble recueillir la confiance des marchés et des partenaires européens.
L’Allemagne et les Pays-Bas confiants mais vigilants
Le ministre allemand des Finances Jörg Kukies a souligné la grande confiance des marchés dans la capacité de la France à consolider ses comptes publics, affichant une attitude « très constructive » envers Paris. Son homologue néerlandais Eelco Heinen s’est aussi félicité de la détermination française, tout en prévenant que la mise en œuvre dans les années à venir serait scrutée de près.
La France promet des économies sans les détailler
Face à un déficit et un endettement parmi les plus élevés de l’UE, le Premier ministre François Bayrou a promis en début de semaine dernière des « économies importantes », sans toutefois en préciser la nature. Son gouvernement a aussi décidé de revoir à la baisse l’effort budgétaire pour 2025, visant désormais 5,4% de déficit au lieu des 5% envisagés initialement, tout en maintenant l’objectif de repasser sous les 3% en 2029.
Nous faisons un effort moindre en 2025 mais qui reste plus important que le minimum prévu par les règles, et ce moindre effort est intégralement compensé les années suivantes pour que l’effort total reste identique.
Explique-t-on à Bercy
La France sous surveillance pour son déficit excessif
Depuis l’été dernier, la France fait partie des huit pays européens placés en procédure de déficit excessif par Bruxelles, aux côtés notamment de la Belgique et de l’Italie. Ces États doivent prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’UE, sous peine de sanctions financières.
Si le feu vert attendu ce mardi constitue une bonne nouvelle pour le gouvernement Bayrou, la vigilance reste de mise. L’instabilité politique française et la possibilité d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement National de Marine Le Pen inquiètent les partenaires européens. La mise en œuvre concrète des réformes et les résultats obtenus dans les années à venir seront déterminants pour juger de la crédibilité de la stratégie budgétaire française.