Ce lundi 20 janvier 2025 restera gravé dans l’histoire des États-Unis. Sous la majestueuse rotonde du Capitole, Donald Trump a prêté serment, devenant ainsi le 47e président américain, quatre ans après avoir quitté la Maison Blanche. Dans un discours enflammé salué par une marée de casquettes rouges « Make America Great Again », le milliardaire républicain a promis ni plus ni moins qu’une « révolution du bon sens » et un « nouvel âge d’or » pour l’Amérique.
« L’Amérique d’abord » : le retour du slogan trumpiste
Fidèle à lui-même, Donald Trump n’a pas mâché ses mots lors de son allocution d’investiture. Accusant son prédécesseur Joe Biden d’avoir plongé le pays dans une « crise de confiance », il a martelé son credo « America First », réaffirmant sa volonté de « rendre à l’Amérique sa grandeur ». Dans une envolée patriotique, il a déclaré :
« À partir de ce jour, notre pays prospérera et sera à nouveau respecté dans le monde entier. Nous ferons l’envie de toutes les nations, et nous ne nous laisserons plus abuser. Pendant chaque jour de l’administration Trump, je ferai tout simplement passer l’Amérique en premier. »
Un programme ambitieux pour « libérer » l’Amérique
Le nouveau locataire de la Maison Blanche n’a pas tardé à donner le ton de son mandat. Brandissant la menace d’une « invasion » à la frontière mexicaine, il a décrété l’état d’urgence, ordonnant la construction immédiate d’un mur « impénétrable ». Sur le plan économique, il a promis des baisses d’impôts massives et une « guerre commerciale » contre la Chine. Enfin, dans une allusion à peine voilée à ses ennuis judiciaires, il a brandi le décret sur les ennemis étrangers, suggérant qu’il pourrait s’en servir pour protéger sa présidence.
Des alliés galvanisés, des adversaires sonnés
Dans le camp trumpiste, c’est l’euphorie. Des milliers de partisans ont afflué à Washington pour célébrer ce qu’ils voient comme une « libération » de l’Amérique. Parmi eux, de nombreux élus républicains qui avaient pris leurs distances après l’assaut du Capitole en janvier 2021, tels Kevin McCarthy, devenu président de la Chambre. Signe de ce ralliement, George W. Bush et Donald Trump Sr., qui s’étaient affrontés lors des primaires de 2016, sont apparus côte à côte lors de la cérémonie.
Chez les démocrates en revanche, c’est la consternation. L’ancien président Barack Obama a dénoncé un « jour sombre pour la démocratie américaine ». De son côté, le sénateur Bernie Sanders a appelé à la « résistance » face à celui qu’il qualifie de « président illégitime ». Mais dans un Congrès dominé par les républicains, l’opposition a peu de moyens pour contrecarrer l’agenda de Donald Trump.
L’Europe entre inquiétude et volonté d’apaisement
Au-delà des frontières américaines, le retour de Donald Trump suscite des réactions contrastées. Alors que des dirigeants populistes comme Jair Bolsonaro ou Matteo Salvini ont salué un « modèle » et un « ami », d’autres se montrent plus circonspects. En France, Emmanuel Macron a plaidé pour un « dialogue exigeant » avec Washington, tout en mettant en garde contre toute « guerre commerciale ». De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé l’Europe à « parler d’une seule voix » face à l’administration Trump.
Une stratégie qui semble déjà se dessiner : selon des sources diplomatiques, les Européens chercheraient à nouer des « deals » avec le président américain, notamment dans les domaines de la défense et de l’énergie, pour désamorcer les contentieux commerciaux. Reste à savoir si cette approche suffira à amadouer un Donald Trump qui n’a pas évoqué une seule fois l’Europe dans son discours d’investiture.
Vers un bras de fer avec le Congrès ?
Si Donald Trump peut compter sur des soutiens de poids au Congrès, tous les élus républicains ne sont pas prêts à lui signer un chèque en blanc. Certains, comme le sénateur Mitt Romney, restent critiques et pourraient chercher à freiner ses projets les plus controversés, à commencer par le mur à la frontière mexicaine. Sans parler des démocrates bien décidés à utiliser tous les leviers à leur disposition, des commissions d’enquête jusqu’à la procédure d’impeachment.
Autant d’écueils potentiels pour un président qui rêve d’incarner ce « nouvel âge d’or » américain. L’Histoire retiendra sans doute l’image de ce Donald Trump triomphant, levant le poing devant une marée de drapeaux. Mais il lui faudra plus que des mots pour transformer l’essai et imposer durablement sa « révolution du bon sens ». Le 47e président des États-Unis n’a pas fini de faire parler de lui.