Dimanche, à quelques heures de l’investiture de Donald Trump, des milliers de ses partisans les plus fervents ont convergé vers Washington malgré un froid glacial et d’importantes chutes de neige. Leur objectif : assister à un ultime meeting de soutien au président élu avant son entrée officielle à la Maison Blanche. L’événement, initialement prévu en extérieur, a finalement été déplacé dans la Capital One Arena en raison des conditions météorologiques extrêmes. Mais cela n’a pas entamé l’enthousiasme des supporteurs trumpistes, bien décidés à témoigner une dernière fois leur attachement à celui qu’ils voient comme l’homme providentiel.
Une ferveur sans faille malgré le froid
Aux premières lueurs du jour, ils étaient déjà nombreux à faire la queue devant la salle, emmitouflés dans des écharpes et bonnets aux couleurs de leur champion. Certains, comme Loren Stephenson, enseignante venue spécialement de Pennsylvanie, s’étaient même postés dès 6 heures du matin pour être sûrs d’avoir une place.
La journée a été longue, mais les gens sont plutôt de bonne humeur.
explique cette quadragénaire qui n’a pas hésité à s’enturbanneé la tête avec un drapeau américain pour se protéger de la neige.
Un peu plus loin, Alan McNeeley, étudiant de 21 ans, confie être venu « pour voir l’histoire se dérouler sous [ses] yeux ». Comme lui, ils sont des milliers à avoir bravé des températures négatives pour vivre ce moment. Dans la file d’attente qui s’étire sur plusieurs pâtés de maison, Kim Matthews, infirmière du Kentucky, ne cache pas non plus son excitation :
Je suis vraiment enthousiasmée par certaines des choses qu’il prévoit de faire, tout particulièrement pour réduire les dépenses publiques complètement dingues.
« Il doit nous remettre sur les rails »
Pour beaucoup, Donald Trump incarne l’espoir d’un renouveau après des années de politiques jugées inefficaces. « Ce n’est pas un politicien de carrière, c’est un homme d’affaires, et le gouvernement, c’est un business » martèle ainsi Kim Matthews. Un discours largement partagé par la foule présente, à l’image de Christina Overby, employée dans l’aéronautique, pour qui le nouveau président « doit nous remettre sur les rails ».
Sur le trottoir, les vendeurs de rue font le plein, écoulant quantité de produits dérivés estampillés Trump auprès de sympathisants frigorifiés mais ravis. Pour certains comme Thomas Zacher, venu du Wisconsin, c’est aussi l’occasion de constater de visu « le charisme » et « l’énergie » du tribun républicain.
Pour être honnête, s’il n’y avait pas Trump, personne ne s’intéresserait à la politique.
lâche ce technicien de maintenance.
Un enthousiasme que ne partage pas Sam Tecotzky. Ce jeune chercheur de 23 ans a fait le déplacement pour manifester son opposition, bravant la marée trumpiste avec une pancarte dénonçant les « escrocs de carrière ». S’il voit les partisans de Trump comme « des gens sans doute fondamentalement bons », il espère néanmoins « aider certains à sortir de leur bulle conservatrice ».
Une vague de décrets attendue dès lundi
Car au-delà de la liesse populaire de ce dernier meeting, c’est bien un tournant politique majeur qui se profile. Dès lundi et son entrée en fonction, le nouveau locataire de la Maison Blanche devrait prendre une série de décrets sur des sujets aussi variés que l’énergie, l’immigration ou encore les dépenses publiques. Des mesures très attendues par sa base électorale qui espère des changements rapides et concrets.
Mais pour l’heure, dans la Capital One Arena où résonnent slogans et chants à la gloire de Donald Trump, l’heure est encore à la fête. Sur scène, celui qui a multiplié les meetings ces derniers mois savoure son triomphe devant un public conquis. Demain sera un autre jour, celui d’une nouvelle ère politique. Mais ce soir, pour des milliers de trumpistes, c’est le clap de fin d’une campagne hors-norme, le dernier moment d’communion avec un candidat devenu président contre toute attente.