Au cœur de la nuit, en Cisjordanie occupée, une scène extraordinaire s’est déroulée. Peu après 1h30 du matin, des centaines de Palestiniens se sont rassemblés, drapeaux à la main, pour accueillir des bus très particuliers. À leur bord : des dizaines de leurs compatriotes, jusqu’alors détenus dans les prisons israéliennes. Un premier contingent de prisonniers libérés dans le cadre d’un accord de trêve historique entre Israël et le Hamas.
Un échange sans précédent
Cet échange de prisonniers, le premier prévu par l’accord visant à mettre fin à 15 mois d’une guerre meurtrière, revêt une portée symbolique immense. Israël a ainsi relâché 90 détenus palestiniens depuis la prison d’Ofer, en échange de la libération par le Hamas de trois otages israéliennes jusque-là retenues à Gaza.
Parmi les prisonniers libérés figurent en grande majorité des femmes et des enfants, mais aussi des figures emblématiques de la cause palestinienne. C’est le cas de Khalida Jarrar, haut responsable du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ainsi que de deux sœurs d’un dirigeant du Hamas assassiné en janvier dernier.
Liesse populaire et espoirs de paix
Le passage des bus à Beitunia, sur la route menant à Ramallah, a donné lieu à des scènes de liesse. Feux d’artifice, chants à la gloire des brigades armées du Hamas, youyous… La foule, ivre de joie, semblait retrouver espoir en des jours meilleurs. Car au-delà des retrouvailles, c’est bien la perspective d’une paix durable qui se dessine.
« Cet échange représente une victoire pour notre peuple et sa juste cause. C’est un pas vers la réconciliation nationale et la fin de l’occupation »
a déclaré un porte-parole du Hamas
Les étapes à venir
Mais le chemin vers une paix globale est encore long. L’accord prévoit la libération par étapes de près de 1900 prisonniers palestiniens en échange de 33 otages israéliens. Le prochain échange est prévu dès samedi soir, avant d’autres phases décisives dans les prochaines semaines.
Au-delà, des négociations cruciales sur le futur statut des territoires et de Jérusalem devront avoir lieu. La communauté internationale, par la voix de l’ONU, a appelé les deux partisà saisir cette opportunité historique pour « une paix juste et durable ». Le chemin sera semé d’embûches mais l’espoir, ce soir en Cisjordanie, est plus fort que jamais.