Un fragile espoir point à l’horizon pour les habitants de Gaza. Après 15 longs mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, un cessez-le-feu est finalement entré en vigueur ce dimanche matin. Et à peine quelques minutes plus tard, les premiers camions d’aide humanitaire tant attendus ont franchi la frontière, a rapporté un responsable onusien.
Selon des sources proches du dossier, ce sont au total 197 camions chargés de vivres et de matériel de première nécessité, ainsi que 5 camions-citernes de carburant, qui ont pu pénétrer dans l’enclave palestinienne par les points de passage de Kerem Shalom, à la frontière avec Israël, et d’al-Oga et Nitzana, à la frontière égyptienne. Un ballet logistique minutieusement préparé ces derniers jours par les organisations humanitaires, dans l’attente de cette accalmie.
Gaza au bord de l’effondrement humanitaire
Il faut dire que l’urgence est absolue. Pilonnée sans relâche par l’aviation israélienne depuis l’attaque sans précédent menée par le Hamas en territoire israélien en octobre dernier, la bande de Gaza traverse une crise humanitaire d’une ampleur inédite. La majeure partie des infrastructures, en particulier de santé, sont hors d’usage, incapables de répondre aux besoins criants d’une population à bout de forces.
Un effort massif a été déployé ces derniers jours par les partenaires humanitaires pour charger et préparer la distribution d’une aide massive dans toute la bande de Gaza.
– Jonathan Whittall, responsable par intérim de l’OCHA pour les territoires palestiniens
Mais si ces premiers convois sont porteurs d’espoir, la tâche qui attend les organisations humanitaires sur place s’annonce titanesque. Car au-delà de l’urgence immédiate, c’est bien la reconstruction sur le long terme de ce territoire exsangue qui constitue le véritable défi des mois et années à venir.
L’ONU appelle à sécuriser l’acheminement de l’aide
Une reconstruction qui ne pourra se faire sans un accès sûr et durable de l’aide humanitaire. C’est pourquoi l’ONU exhorte les pays influents à user de leur poids pour sécuriser le travail des humanitaires, trop souvent entravé par les restrictions israéliennes mais aussi par les attaques de groupes armés locaux.
Nous avons besoin que les pays ayant une influence sur Israël, le Hamas et les groupes armés qui ont attaqué nos camions insistent pour que nous soyons en mesure de faire parvenir cette aide vitale à ceux qui en ont besoin.
– Tom Fletcher, responsable de l’OCHA
Si les détails de l’accord de cessez-le-feu n’ont pas été officiellement dévoilés, il comprendrait, selon des sources diplomatiques, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu’une nette augmentation de l’aide humanitaire, alors que la famine guette une large part de la population selon l’ONU. Les autorités égyptiennes évoquent également une possible entrée quotidienne de 600 camions d’aide.
Une paix durable, horizon encore lointain
Mais si ce cessez-le-feu et cette reprise de l’assistance internationale sont une bouffée d’oxygène inespérée pour les Gazaouis, le chemin vers une paix durable semble encore bien long et semé d’embûches. Car au-delà de l’urgence humanitaire, ce sont les racines profondément ancrées de ce conflit vieux de plusieurs décennies qu’il faudra parvenir à traiter pour espérer une normalisation pérenne de la situation.
En attendant, pour les habitants de Gaza, c’est déjà l’heure de panser les plaies, de reconstruire ce qui peut l’être, et de se raccrocher à cet espoir ténu d’un avenir meilleur. Avec le soutien, plus crucial que jamais, de la communauté internationale.